À l’occasion des 80 ans de la Libération de Quimper, en août 2024, le diocèse de Quimper et Léon souhaite mettre en lumière le parcours de figures religieuses finistériennes pendant la seconde guerre mondiale. L’archiviste diocésaine Kristell Loussouarn se lance alors sur le projet avec le bibliothécaire du diocèse, Yann Celton. Le duo se plonge dans leurs archives – 1,8 kilomètre de boîtes mises bout à bout – pour en ressortir quinze histoires. Ils les compilent dans le livre « Vers la Libération : Figures du diocèse de Quimper et Léon en 1944-1945 », sorti en mai 2025.

« On ne voulait pas faire un livre sur l’histoire du diocèse. On a préféré mettre en valeur des documents et des archives pour que les lecteurs se les approprient », explique Kristell Loussouarn. À chaque fois, ils publient ces archives, n’y ajoutant qu’un petit texte, en début de chapitre, pour remettre le document dans son contexte.

Si le livre relate principalement des histoires brestoises, il n’oublie pas de s’arrêter sur des figures de Quimper, principalement des religieux emprisonnés à Saint-Charles, la prison quimpéroise pendant l’Occupation. C’est là qu’étaient retenues les personnes soupçonnées de résistance par la Gestapo.

Billet retrouvé dans des archives à Lyon

C’est le cas de l’histoire de Joseph Salaün, directeur de l’école catholique quimpéroise du Likès pendant la seconde guerre mondiale. Il est arrêté et détenu à Saint-Charles. Il sera déporté au camp de Neuengamme, où il meurt fin 1944. Pour raconter son histoire, le livre publie sa nécrologie, écrite par des élèves du Likès dans le premier journal de l’école, l’année suivante.

L’archiviste s’est également procuré un billet, écrit de la main de Joseph Salaün, pendant son emprisonnement. Le document était conservé aux archives des Frères des écoles chrétiennes, à Lyon. C’est le passage qui a le plus marqué l’archiviste. « Dans ce billet, il parle, sans filtre, à son directeur adjoint de ses conditions de détention, de la torture qu’il subit à Saint-Charles, je l’ai trouvé très émouvant ». Kristell Loussouarn l’assure, elle a aimé le travail de collecte et de sélection dans ses archives. Mais pour l’instant, aucun autre livre n’est en préparation au diocèse.