Par

Lisa Rodrigues

Publié le

8 août 2025 à 9h38

Familles, groupes d’amis, adolescents éparpillés sous un grand soleil en plein mois d’août : l’image n’a rien d’inhabituelle au bois d’Amour, sur la rive est du lac de Paladru, à Bilieu à une quarantaine de minutes de Grenoble. Des personnes nagent tranquillement dans les eaux cristallines du lac… Sous les panneaux d’interdiction de baignade. Car oui, comme sur une large partie des bords de Paladru, la baignade est interdite

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Et pour cause : le lac est privé, détenu par plusieurs propriétaires particuliers regroupés dans la Société du lac de Paladru. Mais, il existe des plages autour du lac qui, elles, sont gérées par arrêtés municipales des communes riveraines, qui tiennent elles-mêmes leur autorité d’un arrêté préfectoral datant de 2014 régulant les activités sur le lac.

Problème : rien ne dit clairement qui est responsable de quoi en cas d’accident, alors que le lac est de plus en plus fréquenté.

Un lac privé avec des utilisations publiques

De quoi se retrouver face à un véritable casse-tête administratif que la préfecture de l’Isère compte bien éclaircir. « Nous sommes en train de toiletter l’arrêté préfectoral qui régie la police des activités nautiques sur le lac », confirme Richard-Daniel Boisson, sous-préfet de La Tour-du-Pin, lors d’un point presse à Charavines début août.

De premières réunions ont eu lieu avec les services de l’État, les représentants des propriétaires du lac et les communes concernées.

Ce n’est pas simple, car la situation est atypique. On ne trouve pas d’autres lacs en France qui ont exactement les mêmes particularités, avec un propriétaire privé et des communes qui ont un droit.

Richard-Daniel Boisson
Sous-préfet de La Tour-du-Pin

But affiché avec cet arrêté 2.0 : faire en sorte qu’il protège tous les acteurs impliqués, collectivités comme propriétaires.

Une baignade à ses « risques et périls »

Dans l’arrêté préfectoral actuellement en vigueur, il est indiqué que « la baignade hors des lieux et places réglementées par arrêté municipal » – donc les plages – se fait à ses « risques et périls ». Mais la responsabilité en cas d’accident ou de noyade reste floue et n’est pas clairement attribuée. Pour rappel, depuis le début de l’été, deux noyades ont été comptabilisées sur le lac de Paladru, dont une mortelle.

À Charavines, la plage municipale gratuite est fréquemment prise d’assaut aux beaux jours. Bien souvent, une partie des baigneurs se rabat sur la petite parcelle de l’autre côté de la Fure, alors que la baignade y est interdite. Pourtant, « tous les étés, on prend des arrêtés pour réglementer la baignade », soupire le maire, Bruno Guillaud-Bataille. Des règles qui ne sont donc pas suivies.

Pour sûr, le nouvel arrêté préfectoral ne couvrira pas cette saison estivale 2025, mais il devrait entrer en vigueur à temps pour l’été 2026, estime le sous-préfet.

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