Le président américain, Donald Trump, annonce qu’il rencontrera son homologue russe, Vladimir Poutine, le 15 août prochain en Alaska.
La rencontre très attendue entre moi-même, en tant que président des États-Unis d’Amérique, et le président Vladimir Poutine, de Russie, aura lieu vendredi prochain, le 15 août 2025, dans le grand État de l’Alaska, a-t-il indiqué sur son réseau social Truth Social, sans donner plus de détails.
Le dernier sommet en bonne et due forme entre la Russie et les États-Unis remonte à juin 2021, quand Joe Biden avait rencontré son homologue russe à Genève.
Le président démocrate a coupé les ponts avec la Russie à la suite de l’invasion de l’Ukraine en février 2022, mais Donald Trump a rétabli le dialogue à son retour au pouvoir depuis janvier, lors de plusieurs échanges téléphoniques avec le président russe.
Plus tôt vendredi, il a indiqué à la Maison-Blanche qu’il y aura des échanges de territoires au bénéfice de chacun, sans donner de précisions, alors qu’il a dit vouloir ne pas faire d’ombre à la signature, vendredi, d’un accord de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
On parle d’un territoire où les combats font rage depuis plus de trois ans et demi […] c’est compliqué, ce n’est vraiment pas facile, mais nous allons en récupérer une partie, a-t-il ajouté sans donner plus de détails.
Moscou réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (celles de Donetsk, Lougansk, Zaporijia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’OTAN.
Kiev juge ces exigences inacceptables et veut le retrait des troupes russes de son territoire et des garanties de sécurité occidentales, dont la poursuite des livraisons d’armes et le déploiement d’un contingent européen, ce à quoi s’oppose la Russie.
Parlant de la rencontre avec le président russe, cela aurait pu se faire plus tôt, mais je suppose qu’il y a malheureusement des mesures de sécurité à prendre, a dit le président Trump.
Ces développements surviennent alors que le président américain a lancé un ultimatum à la Russie la semaine dernière, censé expirer vendredi, pour faire progresser les négociations avec Kiev, sous peine de nouvelles sanctions américaines.
L’offensive russe à grande échelle contre l’Ukraine, déclenchée en février 2022, a fait au minimum des dizaines de milliers de morts dans les deux pays et causé d’immenses destructions.
Toutefois, après plus de trois ans de combats, les positions ukrainienne et russe sont toujours irréconciliables. La Russie est accusée de bloquer les pourparlers en maintenant des demandes maximalistes, à un moment où ses forces ont l’avantage sur le front et continuent d’y gagner du terrain.
Le dernier cycle de négociations directes entre les deux belligérants, à Istanbul en juillet, n’avait débouché que sur un nouvel échange de prisonniers et de dépouilles de soldats.
Pour tenter de faire avancer les choses, l’émissaire américain Steve Witkoff a été reçu au Kremlin par Vladimir Poutine, ce qui a permis une accélération au plan diplomatique marquée par l’annonce, jeudi, par Moscou d’un accord de principe pour un prochain sommet entre les dirigeants américain et russe.
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Le président russe, Vladimir Poutine, accueille Steve Witkoff, envoyé spécial du président américain, Donald Trump, lors d’une réunion à Moscou, en Russie, le 6 août 2025.
Photo : Reuters / Gavriil Grigorov
Poutine s’entretient avec la Chine et l’Inde
Dans ce contexte, Vladimir Poutine a informé vendredi au téléphone Xi Jinping des résultats des discussions concernant le conflit en Ukraine qu’il a eues mercredi avec Steve Witkoff, a fait savoir le Kremlin.
La Chine se réjouit de voir la Russie et les États-Unis maintenir le contact, améliorer leurs relations et promouvoir un règlement politique de la crise ukrainienne, a dit le chef de l’État chinois à son homologue russe, selon l’agence de presse officielle Chine nouvelle.
Il a aussi parlé au premier ministre indien, Narendra Modi, qui a, quant à lui, déclaré vendredi qu’il avait eu un bon échange avec son ami Vladimir Poutine.
Cette discussion a eu lieu après la décision américaine d’imposer 50 % de droits de douane sur les produits indiens importés, les États-Unis reprochant à l’Inde ses achats de pétrole russe.
Washington a menacé de s’en prendre aux pays qui commercent avec la Russie, comme l’Inde et la Chine.
Jeudi, toutefois, interrogé sur le maintien ou non de son ultimatum adressé à la Russie, le président américain s’est esquivé : Cela va dépendre de Poutine, on va voir ce qu’il va dire.
Très déçu, a-t-il enchaîné, semblant parler du chef de l’État russe. En juillet, il s’était déjà dit déçu à plusieurs reprises par M. Poutine du fait de l’absence d’avancées dans les négociations entre Kiev et Moscou.
Parallèlement, l’armée russe poursuit ses attaques aériennes meurtrières sur l’Ukraine et ses assauts sur le front, où ses soldats sont plus nombreux et mieux équipés.
L’Ukraine demande, de concert avec ses alliés européens, un cessez-le-feu de 30 jours, auquel se refusent les Russes.
La pression monte contre la Russie
Vendredi, Ottawa a annoncé qu’il abaissera le prix plafond qu’il impose au pétrole brut d’origine russe, emboîtant le pas à l’Union européenne et au Royaume-Uni, pour accentuer la pression sur la Russie afin qu’elle cesse la guerre contre l’Ukraine.
Le Canada et ses partenaires augmentent la pression économique sur la Russie et limitent une source de financement cruciale de la guerre illégale qu’elle mène, a déclaré le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, dans un communiqué.
Le prix plafond pour un baril de pétrole brut transporté par voie maritime passera de 60 $ US à 47,60 $ US. Les acheteurs qui ne respectent pas ce prix plafond n’auront pas accès aux services offerts au Canada, notamment les services d’assurances et d’expédition.
Ottawa impose depuis décembre 2022 une telle sanction contre la Russie. L’importation de pétrole russe au Canada est interdite depuis quelques jours après l’invasion russe en Ukraine, le 24 février 2022.