À Concarneau, pour sa première saison, la pelouse du stade Guy-Piriou a fait fort ! Elle a décroché la deuxième place du classement des pelouses de National, établi, à l’issue des 32 journées de championnat, par la Fédération Française de Football (FFF)*. Avec une moyenne de 18,72 sur 20, elle n’est qu’à seulement 0,09 point de celle du stade Bonal de Sochaux, le champion qui obtient une note de 18,81 sur 20. Ça s’est joué à un cheveu près, ou plutôt à un brin d’herbe synthétique, puisque les deux terrains sont équipés d’un gazon hybride.
Une machine à coudre pour le gazon
« Mise en service l’été dernier, cette pelouse hybride est issue de la dernière génération. Après avoir mis une couche drainante, du gravier, du sable pur puis amendé, nous avons semé du gazon ray-grass anglais. Quelques semaines plus tard, nous avons passé une machine qui a cousu une fibre synthétique dessus, tous les 2 cm », explique Sébastien Cottat, responsable technique pour Terideal Sparfel, l’entreprise qui a conçu et entretient la surface engazonnée. La partie artificielle synthétique ne représente que 2 % de la surface du terrain mais elle permet d’éviter les mottes de terre arrachées pendant les phases de jeu, avec les inévitables tacles. Un système de drainage performant permet également d’éviter les désagréments provoqués par la pluie.
À Concarneau, afin d’assurer la qualité du terrain, la hauteur de tonte est calibrée en fonction des besoins. Les fibres synthétiques ne dépassent pas, elles, les 2 cm, hors sol. (Le Télégramme/Gwenn Hamp)Une Formule 1 qui peut se dérégler très vite
Et les joueurs de l’US Concarneau, qu’est-ce qu’ils en pensent ? « Ils sont habitués à jouer sur tous les terrains. Quand ils s’entraînent ici le mercredi, ils sont ravis. Pour eux, c’est le meilleur terrain de National ! », sourit Jean-Noël Pasquier, en charge de l’entretien de la pelouse. Lui qui fut longtemps intendant de terrain de golf découvre, dans le milieu du football professionnel, une forte obligation de résultat. « Cette pelouse, c’est la Formule 1 des terrains. Mais comme dans les sports mécaniques, cela peut se dérégler très vite. Il faut être très vigilant sur l’éventuelle apparition de maladie ou le dosage des fertilisants. La pression est plus importante : il ne faut pas se louper ! », confie-t-il.
Ces dernières semaines, une autre contrainte est venue se greffer : les restrictions d’eau en raison de la sécheresse. « Comme l’indique l’arrêté pris par la Ville de Concarneau, vendredi 1er août, nous arrosons, la nuit, et de manière réduite au maximum. Jean-Noël contrôle le taux d’humidité avec une sonde portable pour calibrer au plus juste les apports », précise Sébastien Cottat.
* Une grille d’évaluation est remplie à chaque match par les deux capitaines et l’arbitre de la rencontre. Les cinq critères pris en compte sont la trajectoire du ballon au sol, la souplesse et la dureté du sol, la qualité des appuis et celle du tapis végétal ainsi qu’une appréciation globale de l’aire de jeu et de ses abords.