Représentation visuelle de l’accélération de la rotation terrestre – DailyGeekShow.com
Chaque été, nous profitons de longues soirées lumineuses. Pourtant, un phénomène discret se joue sous nos pieds : la Terre tourne de plus en plus vite. Ces dernières années, certaines journées ont été jusqu’à une milliseconde plus courtes que les 24 heures habituelles. Derrière cette accélération se cachent des causes multiples… et parfois surprenantes.
Comment les instruments de précision révèlent un été record pour la vitesse terrestre
Le 9 juillet dernier, notre planète a battu un record : 1,34 milliseconde de moins qu’une journée standard. Selon l’Observatoire naval des États-Unis et le Service international de la rotation terrestre, deux autres dates, le 22 juillet et le 5 août, figurent aussi parmi les jours les plus courts jamais enregistrés.
Ces mesures s’appuient sur l’horloge atomique, précise au milliardième de seconde. Depuis une dizaine d’années, la durée moyenne d’une journée diminue. Mais le phénomène s’est encore accentué ces cinq dernières années. « Certaines journées passent désormais sous les 24 heures complètes », confirme Nicholas Stamatakos, astronome.
Les trois grands facteurs qui accélèrent la rotation de notre planète
Plusieurs mécanismes agissent ensemble. La Lune, d’abord, exerce une influence gravitationnelle variable. Deux fois par mois, quand elle est proche de l’équateur, elle ralentit légèrement la Terre. À l’inverse, lorsqu’elle se rapproche des pôles, elle aide notre planète à tourner plus vite.
L’atmosphère, ensuite, joue aussi son rôle. En été, le jet stream se déplace plus lentement. Pour conserver l’équilibre de son moment cinétique, la Terre compense en accélérant sa rotation.
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Enfin, le noyau terrestre intrigue. Les données montrent qu’il a ralenti au cours des cinquante dernières années. Pour maintenir l’équilibre global, les couches externes de la planète ont dû légèrement accélérer. « Nous ignorons pourquoi ce ralentissement a commencé, ni combien de temps il durera », reconnaît le géophysicien Duncan Agnew.
Les conséquences technologiques d’une journée plus courte que prévu
Pour nous, perdre une milliseconde par jour est imperceptible. Mais pour les astronomes et ingénieurs, cela change tout. Un écart cumulé entre temps astronomique et temps atomique oblige parfois à ajouter — ou bientôt à retirer — une « seconde intercalaire ».
Depuis 1972, vingt-sept secondes intercalaires ont été ajoutées pour compenser le ralentissement global de la Terre. Mais l’accélération actuelle pourrait conduire, d’ici 2029, à la première seconde intercalaire négative de l’histoire. Un vrai casse-tête pour les GPS, réseaux de télécommunication et systèmes informatiques, qui supposent tous que le temps ne recule jamais.
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Quand le climat pourrait inverser la tendance actuelle de la rotation
À ce mélange déjà complexe s’ajoute un facteur de plus en plus important : le changement climatique. La fonte des glaces, la montée des mers et l’épuisement des nappes phréatiques modifient la répartition de la masse terrestre, ce qui tend à ralentir la rotation.
Pour les chercheurs, cela rend toute prévision au-delà de six mois très incertaine. Une chose est sûre : le Soleil se lèvera demain. Mais personne ne peut garantir combien de temps il restera au-dessus de l’horizon.