Étudiant en pharma à la Timone, Killian Hulin, 22 ans, fait la saison complète à Hyères et valide en même temps son stage pour devenir bientôt pharmacien à temps complet. Il a intégré début juillet la plus grosse officine d’Hyères où, à chaque heure, entrent et sortent des dizaines de vacanciers et de Varois.
En ce moment – été oblige – la bobologie bat son plein. « Traitements anti-moustiques, brûlures dues au soleil, échardes dans le pied, boutons de fièvre ou écorchures des enfants, c’est notre lot quotidien. On fait en sorte de bien conseiller les gens et on soigne tous les bobos pour que ça ne leur gâche pas les vacances », raconte ce Carqueirannais de naissance qui a déjà eu deux expériences à la pharmacie des Arcades, dans sa commune.
Le boom des compléments alimentaires
Killian est en troisième année de pharmacie et fait la saison à Hyères tout en validant son stage de fin d’année. Malin. Il s’est spécialisé en officine pharma et reste incollable sur les indispensables de l’été. « Une crème solaire vraiment efficace? Indice 50 obligatoire! Notre produit best of du moment? Les crèmes anti-moustiques. Il y en a beaucoup et ça part comme des petits pains! »
Il y a aussi les étourdis qui partent en vacances en oubliant leur trousse de secours ou leur nécessaire pour le quotidien: Doliprane, Biafine, savon, cotons-tiges ou dentifrice… « On a tout ici et on s’adapte aux demandes des clients. » La surprise de l’été vient des compléments alimentaires: « En sous-sol, tout un étage leur est consacré tant les gammes sont importantes, explique Killian. Et il ne faut pas croire que seules les femmes en achètent. De plus en plus d’hommes nous en demandent pour perfectionner leur masse musculaire. »
Côté vie intime, la pharmacie vend aussi beaucoup de produits en été. « Mais je remarque qu’il n’y a pas une demande folle pour l’achat de préservatifs. À l’exception des plus jeunes qui ont bien compris le message de prévention anti-sida. »
« Un Doliprane en suppo avalé! »
Très pro, Killian peut répondre à toutes les questions sur beaucoup de sujets. Mais arrive quand même à être surpris par certaines remarques. « Une fois, dans une autre pharmacie, une dame était venue se plaindre du goût d’un Doliprane qu’elle avait avalé… et qui avait été conçu en suppo! On essaie de ne pas rire dans ces moments-là mais c’est difficile! »
Enfin, le succès estival de l’homéopathie ne se dément pas cette année encore. Touristes et locaux en demandent régulièrement pour éviter de s’abreuver de médicaments. Quant aux mauvaises surprises, il y en a aussi. À l’image des personnes qui se présentent avec de fausses ordonnances pour se procurer des antidouleurs costauds. Refus immédiat.
Killian, lui, se forge une expérience de terrain jusqu’à fin août avant de reprendre ses études. « En 2027, je devrai faire un an complet en hôpital puis, l’année d’après, six mois en officine. À Bac + 6, je serai officiellement docteur en pharmacie après avoir passé une thèse: mon rêve réalisé. »