Après avoir formé un duo franco-allemand avec Jill Paland en début de saison, Manon Peyre (23 ans) avance sur son projet olympique. Elle fait désormais équipe avec la Bretonne Maïwenn Deffontaines, plutôt spécialiste de la course au large. Le duo vise une qualification pour les prochains Jeux de Los Angeles, en 2028, mais en attendant, la Bouilladissienne a elle aussi cédé à l’appel du large cet été.
La voilà donc de demain au 21 septembre sur un Imoca, bateau à foil de 60 pieds (18,28 m), lancée dans le grand bain de l’Ocean Race Europe en provenance de Kiel (Allemagne) et à destination de la baie de Koto (Monténégro). Une course qui desservira Portsmouth (Angleterre), Matosinhos (Portugal), Carthagène (Espagne), Nice et Gênes (Italie).
Alors skipper, « Thomas Ruyant cherchait une fille à bord (une obligation de la course) ayant des compétences à la barre car on gagne du temps à ne pas être en pilote automatique, témoigne la championne du monde junior de 49er FX en 2023 avec Clara Stamminger de Moura. J’ai découvert le projet au printemps, je me suis installée à Lorient où j’ai amené un 49er pour suivre un double entraînement Imoca et 49er. » Elle a ainsi déjà participé à la Course des caps (24 juin – 6 juillet) autour des îles britanniques.
De l’électronique, un foil, et de la technique à appréhender
Depuis, Thomas Ruyant est passé co-skipper, cédant son bateau Vulnerable à l’Italien Ambrogio Beccara qui l’a renommé Allagrande Mapei et compte bien être au départ du Vendée Globe 2028. Mais Peyre est toujours d’une aventure en équipage d’un mois et demi qui a commencé cette semaine par des tests physiques poussés. « C’était pour faire un état des lieux de notre réactivité, de notre force, de notre cardio avant la course. On va en faire un autre à Gênes, puis un autre en fin de course. »
La voile, sport où il sera toujours question de voile… et de vent, se divise en deux catégories : la légère et l’habitable, l’olympique et celle du large. « J’ai cru – peut-être à tort – que le fossé était trop grand entre la voile légère et l’Imoca pour ne serait-ce que un jour penser y trouver ma place », dit Peyre dans sa fiche de présentation d’équipage. « Il y a des différences dans la gestion de l’effort, et puis, ce ne sont pas du tout les mêmes bateaux, détaille-t-elle pour La Provence. Sur ce 60 pieds, il y a de l’électronique, un foil, toujours une partie navigation mais aussi une partie technique. »
« Ça va être super intense, prédit cette Francilienne de naissance formée à La Pelle Marseille de Marseille. On va manger et dormir à bord du bateau, rentrer à terre parfois. Des gens de Mapei vont venir nous soutenir un peu partout, ça va bien bouger. L’équipe est super bien préparée et l’on n’a qu’une envie : retourner en mer. »
Et faire partager son périple de la Baltique à l’Adriatique aux lecteurs de La Provence, à chaque étape.