Derrière les portes de la médiathèque Salim-Hatubou, les rayons de livres vibrent au rythme des beats funk, rap et soul des années 2000. Au pied des gradins de l’auditorium, les casquettes snapback tournoient au sol et les sneakers virevoltent dans les airs. Vendredi, un an jour pour jour après les Jeux olympiques de breakdance à la Concorde, l’association Zemen a mené sa propre battle sur le plateau du Plan d’Aou, dans le quartier de Saint-Antoine (15e).
Sur la scène, huit duos de danseurs – alliant élèves de CP et professionnels – s’affrontent devant un jury d’experts. Les battles s’enchaînent, rythmées par les platines de DJ Huild et animées par le micro de MC Tony. Sous les applaudissements, les gagnants du jour sont révélés : Didier, 27 ans et Nahil, 6 ans remportent cette première édition du Zemen Breaking Live.
Une battle pour transmettre la culture
Derrière une gestuelle captivante et des techniques spectaculaires, les b-boys et b-girls – nom donné aux danseurs de breakdance – font briller la culture urbaine. « Le breakdance, ça vient de la rue et on l’a amené dans une médiathèque. C’est un choix pour montrer aux parents comme aux enfants que c’est une culture à part entière », affirme Kamel Ouaret, fondateur de l’association Zemen et figure incontournable des évènements hip-hop marseillais. « Il ne se limite pas à l’artistique, il porte une dimension sociale immense dans tout ce qu’il apporte aux familles, le lien qu’il tisse avec elles », lance fièrement Nahim Sassi, directeur artistique de l’école Break2Mars.