Le Royaume-Uni fera valoir auprès du président américain Donald Trump que le whisky écossais et d’autres produits devraient être exemptés de tout droit tarifaire par la nouvelle administration américaine, a déclaré jeudi la ministre britannique des Finances, Rachel Reeves.
Pendant le premier mandat de Trump, ses droits de douane contre l’Union européenne en 2019 — qui incluait alors la Grande-Bretagne — visaient également l’importante industrie du whisky britannique.
Rachel Reeves, dont le titre officiel est chancelier de l’échiquier, a déclaré que la Grande-Bretagne s’efforcerait d’éviter une situation similaire.
«Je sais que le président Trump est très fier de ses racines écossaises et le whisky écossais est évidemment une partie vraiment importante de l’économie écossaise. Nous allons donc défendre cette position très fermement», a déclaré Mme Reeves à l’AFP, dans une interview réalisée au Forum économique mondial de Davos.
Ulcéré par un commerce international globalement en défaveur des États-Unis, Donald Trump a menacé, lors de sa campagne présidentielle 2024, d’introduire des droits de douane généraux, qui pourraient inclure le Royaume-Uni.
«Je reconnais la préoccupation du président Trump à propos des pays qui ont de gros excédents persistants avec les États-Unis. Mais le Royaume-Uni n’est pas l’un de ces pays», a déclaré M. Reeves, dans la station suisse de Davos.
«Nous ne faisons pas partie du problème que le président Trump et la nouvelle administration tentent de résoudre, et nous allons défendre cet point», a-t-elle déclaré.
Rachel Reeves a espéré que les relations commerciales entre Londres et Washington puissent être encore meilleures qu’au cours de son premier mandat présidentiel.
Le commerce et les flux d’investissement entre les deux pays «ont augmenté. Je n’ai aucune raison de croire que cela ne peut pas se reproduire d’une manière qui fonctionne pour nos deux économies», a affirmé la ministre répondant à une question sur les possibilités d’accroître à nouveau les échanges.
Les économies des deux pays étaient «étroitement liées», a encore rappelé Mme Reeves, en soulignant qu’«un million de Britanniques travaillent pour des entreprises américaines» et qu’«un million d’Américains travaillent pour des entreprises britanniques».
Mme Reeves sort de quelques semaines difficiles, où elle a fait face au tassement de la livre sterling en janvier, avec en outre une séquence de tension mondiale des taux obligataires, notamment ceux de la dette britannique, les marchés réagissant en particulier aux difficultés de l’économie du pays.
Le ministre a reconnu que la Grande-Bretagne n’était «pas à l’abri de ces fluctuations mondiales» mais a promis que «la mission numéro un de ce nouveau gouvernement travailliste… est de faire croître l’économie».
«Nous allons le faire en éliminant les obstacles qui empêchent les entreprises d’investir au Royaume-Uni. Et je suis ici à Davos pour encourager les investisseurs et les entreprises du monde entier à regarder la Grande-Bretagne d’un autre œil», a-t-elle souligné.