Tel père, tels fils. Nombreux sont les pilotes de Formule 1 biberonnés par les ambitions de leurs parents dès leur plus jeune âge, voire par les carrières de leurs aïeux en sport automobile. Douzième du classement à l’entame de la deuxième partie de saison d’Eurocup-3 à Assen, aux Pays-Bas, Emerson Fittipaldi Jr. y est soutenu par son père, le double champion du monde de F1.
« Je pense qu’Assen est une bonne course pour lui. C’est un circuit formidable, tellement historique et traditionnel. Tous ceux qui s’intéressent au sport automobile connaissent Assen, souligne le Brésilien bientôt octogénaire au média Néerlandais De Telegraaf. J’espère qu’il pourra monter sur le podium. L’année dernière, nous avons déjà vécu une expérience formidable ici, lorsque je pilotais ma Lotus championne et lui sa voiture Eurocup-3. Je me réjouis d’y retourner. »
Après des débuts en monoplace en F4 Danoise en 2021, Emerson Fittipaldi Jr., né en 2007 (respectivement six et neuf ans après Enzo et Pietro, ses… neveux), n’a guère fait grande impression : 23ème de F4 italienne, 24ème de FRECA, 20ème de FRMEC… Pourtant, le Brésilien fera l’impasse sur la F3 pour rejoindre directement AIX en Formule 2 l’année prochaine, comme Joshua Dürksen et Andrea Kimi Antonelli avant lui.
« Il y a toujours beaucoup de pression, surtout maintenant que nous avons annoncé qu’il allait courir en Formule 2 l’année prochaine, admet son père. Il apprend à gérer cela à ce stade de sa carrière. Il existe de nombreux exemples d’autres pilotes, issus d’autres familles de pilotes, qui ont vécu la même chose. Pour lui, c’est une bonne école. »
« Je suis plutôt un supporter, je n’ai pas besoin d’être toujours présent »
Comme pour ses petits-fils, Emerson Fittipaldi accompagne Jr. dans sa carrière. Pietro, officialisé en tant que pilote de réserve de Haas en Formule 1 en 2018, aura l’occasion de remplacer Romain Grosjean fin 2020, après l’accident spectaculaire de l’helvético-français à Bahreïn. Enzo, le dernier Fittipaldi en F2, a terminé à la quinzième du championnat en 2024, pour sa troisième saison dans la catégorie. Les espoirs du double champion du monde reposent désormais sur les épaules de son fils, sans trop en faire.
« Je pense que je suis en quelque sorte son coach, mais pas de la même manière que Jos Verstappen a préparé son fils Max. Je suis plutôt un supporter, souligne Emerson Fittipaldi. Quand je suis au bord de la piste, je peux parfois lui donner des conseils. Si j’ai remarqué quelque chose dans un virage ou dans la trajectoire à suivre, j’en parle avec son ingénieur. Je n’ai pas besoin d’être toujours présent, surtout maintenant qu’il roule pour MP Motorsport. Il y a là-bas des gens vraiment très compétents, qui savent former les talents. »
Vainqueur du Grand Prix de Formule 1 à Zandvoort l’année de son premier titre en Formule 1, en 1972 Emerson Fittipaldi entretien une relation particulière avec les Pays-Bas. Ayant émigré du Brésil vers l’Europe, ses victoires ont participé au gain d’audience de la Formule 1 et à l’expansion d’un sport alors restreint aux sphères britanniques, françaises et italiennes dans les années 70.
« Les Pays-Bas ont toujours eu un grand nombre de fans, surtout pour la Formule 1. Ma première course en dehors du Brésil a eu lieu aux Pays-Bas, à Zandvoort, en 1969, se remémore le double champion du monde. J’avais déjà remarqué à l’époque que les Néerlandais développaient un faible pour la course automobile. »
« Maintenant, avec Max [Verstappen], la folie est bien sûr à son comble. La passion pour le sport automobile aux Pays-Bas est fantastique. Je trouve qu’elle est comparable à celle du Brésil. Il y a deux sports très populaires : le football et le sport automobile. C’est magnifique à voir. Aujourd’hui, tout est très bien expliqué et illustré. Ce n’est pas seulement un sport, c’est aussi une science. Je pense que la plupart des gens réalisent à quel point ce sport est incroyablement difficile. »
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