Un acte de vandalisme a été commis dans la nuit du 6 au 7 août. Ce jeudi matin, de la peinture a été découverte sur la devanture du 45, rue de Turbigo (IIIe arrondissement), un bâtiment qui abrite les bureaux parisiens de la compagnie aérienne israélienne El Al.

La porte d’entrée a été maculée de peinture rouge et d’inscriptions qui accusent la plus importante compagnie d’Israël d’être une « compagnie génocidaire », révèle le média i24 News. Sur place, des journalistes de l’AFP ont constaté jeudi matin des inscriptions « Palestine vivra, Palestine vaincra », « Fuck zionism » ou encore « El Al Genocide Airline ». Les enquêteurs ont retrouvé des bombes de peinture et des pochoirs à proximité.

Le parquet de Paris déclare au Parisien avoir ouvert une enquête « pour des faits de dégradation ou de détérioration du bien d’autrui commis en réunion en raison de la race, de l’ethnie, de la nation ou de la religion », confiée au SAIP (service de l’accueil et de l’investigation de proximité) Centre. « À ce stade, il n’y a pas encore eu de plainte déposée », précise le parquet.

« Aujourd’hui c’est El Al, demain ce sera Air France »

« Cette nouvelle manifestation d’antisémitisme décomplexé est inadmissible, a réagi sur X le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, j’ai demandé aux policiers, qui ont pris contact avec la compagnie, d’être particulièrement vigilants. Des rondes et patrouilles renforcées seront menées. Il n’y aura aucune complaisance. »

« Je condamne avec la plus grande fermeté les actes de vandalisme visant les locaux de la compagnie israélienne El Al la nuit dernière, à Paris, a également écrit le ministre chargé des Transports Philippe Tabarot sur X ce jeudi matin. J’apporte tout mon soutien aux équipes d’El Al. Les actes de haine et d’antisémitisme n’ont pas leur place dans notre République. »

Son homologue israélienne, Miri Regev, a elle aussi réagi sur le réseau social face à ces actes attribués à des militants propalestiniens. « Aujourd’hui c’est El Al, demain ce sera Air France », écrit la ministre des Transports. « Lorsque le président français Macron fait des déclarations qui reviennent à offrir des cadeaux au Hamas, voilà le résultat », appuie l’élue, en référence au projet du président français de reconnaître l’Etat de Palestine lors de l’Assemblée générale des Nations Unies au mois de septembre.

La ministre israélienne a ordonné le rapatriement immédiat du personnel au sol de la compagnie, et appelle les autorités françaises à « agir rapidement et avec fermeté » pour identifier les auteurs de ces actes, écrit-elle sur X.

D’après i24 News, la compagnie aérienne a aussi condamné fermement ce « grave incident » tout en affirmant collaborer avec les autorités françaises et israéliennes. El Al rappelle par ailleurs qu’elle « porte fièrement le drapeau d’Israël sur ses avions » et qu’elle condamne « toute forme de violence en particulier celle motivée par l’antisémitisme ». Selon la compagnie, relayée par plusieurs médias israéliens, « l’incident s’est produit alors que le bâtiment était vide ».

« Criminels antisémites »

En milieu de journée, l’ambassadeur d’Israël en France, Joshua Zarka, s’est rendu devant les bureaux d’El Al à Paris, vandalisés « par des criminels antisémites, cherchant à faire passer des messages violents à la population israélienne hors de son pays, pour lui signifier qu’elle n’est pas la bienvenue », déplore-t-il.

Entre janvier et mai 2025, un total de 504 actes antisémites a été recensé sur le sol français d’après les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur.