229 départs en Grand Prix, quatre pole positions, trois victoires : s’il n’a jamais joué le titre mondial, Giancarlo Fisichella a quand même connu une belle carrière en Formule 1. Carrière qui a commencé par des débuts encourageants chez Minardi, avant une première saison complète du côté de Jordan Grand Prix. À 24 ans, Fisichella y a été associé à un autre jeune loup : Ralf Schumacher, 21 ans, frère d’un Michael qui était alors double Champion du monde.

Ce partenariat n’a clairement pas été fructueux, avec plusieurs collisions entre les deux bolides jaunes – notamment au Grand Prix d’Argentine, alors qu’ils évoluaient aux deuxième et troisième rangs, et auraient pu s’y maintenir « facilement » selon un Fisichella « un peu en colère contre Ralf ». L’ambiance n’était pas au beau fixe…

« Ralf était jeune et avait l’esprit de compétition », explique l’Italien dans le podcast Beyond The Grid. « Mais il était important d’être plus rapide que son coéquipier. Pendant la saison, j’étais plus rapide que lui. J’ai marqué plus de points que lui. C’était très concurrentiel. »

« Il n’a pas été mon meilleur coéquipier : il me jetait toujours des regards bizarres, il ne voulait pas partager la télémétrie, il ne travaillait pas comme un équipier ou pour l’écurie. C’était juste important pour lui d’être devant moi, c’était son objectif et c’était le mien également. »

Giancarlo Fisichella, Jordan heurte Ralf Schumacher, Jordan, qui percute son frère Michael Schumacher,  Ferrari

Fisichella et Schumacher ont eu maille à partir sur la piste, et pas seulement

Par la suite, Fisichella est passé chez Benetton et est revenu chez Jordan, avant de faire étape du côté de Sauber, Renault, Force India et Ferrari. C’est à Enstone qu’il a connu les plus beaux moments de sa carrière avec 15 de ses 19 podiums, toutefois dans l’ombre d’un certain Fernando Alonso en 2005 et en 2006.

« Fernando a été mon meilleur coéquipier », confie Fisichella. « Fernando était très bon dans toutes les circonstances : avec peu d’adhérence, avec beaucoup d’adhérence, et surtout en course, il était très, très régulier et concentré. Il ne faisait pas beaucoup d’erreurs et communiquait bien avec l’équipe à la radio. Il était aussi politique, mais ça fait partie du job. Il était donc un coéquipier très compétitif. »

« On a très bien travaillé ensemble. On évoquait ensemble la télémétrie, les idées, les problèmes de la voiture. Avant la course, on jouait parfois aux cartes avec Flavio Briatore [directeur d’équipe, ndlr] et notre préparateur physique. On s’amusait bien ! »

« C’était important pour l’ambiance dans l’équipe de bien travailler ensemble, d’avoir une bonne amitié entre coéquipiers. Une fois qu’on était en piste, on était extrêmement concentrés. C’était important d’avoir un bon coéquipier comme Fernando pour référence, ou qu’il m’ait pour référence au niveau des chronos. C’était toujours un bon point de référence pour que chacun trouve la limite. »

Le retour de Fisichella à Enstone n’aurait pu mieux commencer avec une victoire depuis la pole position au Grand Prix d’Australie 2005, mais il n’allait en remporter qu’une autre pendant qu’Alonso s’imposait à 14 reprises lors de ces deux saisons.

« Dès la première course en Australie, j’ai signé la pole position et j’ai gagné, alors je me suis dit : ‘C’est mon année !’ Mais juste après ça, j’ai eu quelques problèmes mécaniques et techniques à la deuxième course. Je n’ai pas marqué assez de points pour jouer le titre. Quand c’est comme ça, il faut travailler pour l’équipe, il faut travailler pour son coéquipier. »

« Je suis un pilote professionnel et j’ai dit : ‘Je suis là pour vous. Je suis là pour l’équipe, pour Fernando, je travaille pour vous. On va gagner le championnat des constructeurs’. Et on l’a gagné en 2005 et en 2006. » Des titres qui restent les deux derniers de l’écurie à ce jour.

Fernando Alonso et Giancarlo Fisichella chez Renault.

Fernando Alonso et Giancarlo Fisichella chez Renault.

Photo de: Mark Sutton / Motorsport Images

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