Principaux renseignements

  • Les franchissements irréguliers des frontières de l’Union européenne ont diminué de 18 pour cent au cours du premier semestre 2025.
  • La route de la Méditerranée centrale a connu une augmentation de 9 pour cent des passages irréguliers.
  • Malgré la diminution du nombre total de passages, les passeurs continuent d’employer des tactiques risquées, telles que les « départs simultanés » avec des navires surchargés et en mauvais état de navigabilité.

Les données préliminaires de Frontex révèlent une diminution des franchissements irréguliers des frontières de l’Union européenne au cours des sept premiers mois de 2025. Cette baisse, qui s’élève à 18 pour cent, a ramené le nombre total de franchissements à 95.200. Si la plupart des grandes routes migratoires ont connu cette tendance à la baisse, la pression reste importante sur les trois routes méditerranéennes.

L’engagement de l’UE en matière de protection des frontières et d’opérations de sauvetage en mer se poursuit, avec plus de 3.400 agents Frontex qui soutiennent activement les autorités nationales. Les traversées sur la route de la Méditerranée orientale ont connu une réduction de 16 pour cent, pour un total de 26.200. Toutefois, un nouveau couloir de migration est apparu entre l’est de la Libye et la Crète au cours des derniers mois, démontrant la capacité des passeurs à s’adapter à l’évolution des circonstances. Les arrivées de Libye en Crète ont dépassé les 10.000 cette année, soit plus de quatre fois plus que l’année précédente.

Libye

Malgré le déclin général de l’UE, la route de la Méditerranée centrale a enregistré une augmentation de 9 pour cent des traversées irrégulières, atteignant près de 36.700. La Libye reste le principal point de départ. Les réseaux de passeurs opérant en Libye restent très organisés et exploitent l’instabilité régionale malgré l’intensification des efforts de lutte contre l’immigration.

La route de la Méditerranée occidentale a connu une augmentation de 11 pour cent des traversées irrégulières. Les réseaux de passeurs algéro-marocains proposent diverses options de migration vers l’Espagne, avec des coûts allant de 900 à 20 000 euros en fonction de l’itinéraire choisi. Les voies les plus populaires sont les voyages à plusieurs étapes via la Tunisie et l’Algérie, ainsi que les itinéraires alternatifs via la Turquie et les Balkans occidentaux.

Nombre de victimes reste élevé

La route de l’Afrique de l’Ouest a connu une baisse significative de 46 pour cent des arrivées, avec 11.600 détections cette année, dont seulement 175 en juillet. Cette baisse est attribuée au renforcement des mesures préventives mises en œuvre par les pays de départ en collaboration avec l’UE. La Mauritanie a notamment renforcé ses contrôles aux frontières, amélioré la surveillance et renforcé ses politiques migratoires.

Malgré la réduction globale des passages irréguliers, le coût humain reste tragiquement élevé. Selon l’Organisation internationale pour les migrations, 947 personnes ont péri en tentant de traverser la mer Méditerranée cette année.

Réseaux de contrebande restent actifs

Les traversées irrégulières vers le Royaume-Uni via la Manche ont augmenté de 26 pour cent pour atteindre 41.800 tentatives. Cette augmentation est attribuée à des conditions météorologiques favorables, à l’utilisation de « bateaux-taxis » qui récupèrent les migrants à différents endroits de la côte, et à l’augmentation du nombre de migrants par bateau. Les réseaux de passeurs continuent d’opérer activement et au mépris de la sécurité des migrants, mettant souvent des vies en danger.

Une nouvelle tactique employée par les passeurs est celle des « départs simultanés », qui consiste à mettre à l’eau simultanément plusieurs embarcations surchargées. De nombreux bateaux ne sont pas en état de naviguer et sont susceptibles de tomber en panne de moteur, laissant les migrants bloqués ou forcés de nager. Les autorités françaises réagissent rapidement, souvent avec le soutien de Frontex. Cependant, les bateaux qui restent à flot poursuivent leur voyage vers le Royaume-Uni. En moyenne, il y a environ 60 personnes dans un bateau, parfois même plus de 100. (jv)