Il suffit de prononcer son nom pour que le cyclisme français y
associe désormais une image forte : celle d’une femme de caractère,
passionnée et engagée. Marion Rousse, ancienne championne de France
sur route en 2012, qui s »est confiée au sujet de
son rapport à l’alcoolisme, est aujourd’hui l’une des figures
incontournables de la discipline. Passée de la selle aux micros de
télévision, puis à la direction du Tour de France Femmes, elle a su
imposer sa vision et sa voix dans un milieu longtemps dominé par
les hommes.

Marion Rousse : une femme engagée dans le cyclisme

Depuis 2021, elle est également connue du grand public comme la
compagne du coureur Julian Alaphilippe, double
champion du monde et l’un des cyclistes les plus populaires de sa
génération. Leur couple attire souvent l’attention, mais Marion
Rousse veille à ce que son travail ne soit jamais réduit à sa vie
privée. “Julian sait à quel point ce Tour est important pour
moi. C’est un projet qui me tient à cœur, bien au-delà de notre
relation personnelle”, confiait-elle récemment dans un
entretien.

Sous sa direction, le Tour de France Femmes a pris une
nouvelle dimension. Chaque édition est pensée des
mois, voire des années à l’avance, avec l’objectif d’offrir aux
coureuses un parcours digne des plus grandes épreuves masculines et
une exposition médiatique équivalente. Marion Rousse a ainsi
contribué à hisser l’événement au rang des compétitions majeures du
calendrier cycliste international.

Les confidences de Marion Rousse au sujet de sa relation
privilégiée avec Pauline Ferrand-Prévot

Et cette année, à l’issue d’une édition intense et saluée par
les spécialistes, elle a partagé un moment particulièrement
émouvant, en lien avec une autre grande figure du cyclisme français
: Pauline Ferrand-Prévot. Les deux femmes se
connaissent depuis vingt ans. Une histoire qui remonte à leurs
jeunes années, quand elles écumaient ensemble les courses
régionales, n’hésitant pas à rivaliser avec les garçons pour
s’imposer.

Au micro de DirectVelo,
Marion Rousse a confié : « Qu’il est pratiquement tracé,
je ne vais pas vous mentir. On a toujours un an
d’avance. Je suis même sur le parcours de 2027, à vrai dire. Je
crois que ce qu’on a vu aujourd’hui et tout au long de la semaine
montre à quel point le cyclisme féminin a toute sa place à la
télévision, à toute sa place en appellation “Tour de France”. Ce
que j’ai vu, ce n’est pas un Tour de France Femmes avec Zwift,
c’est un Tour de France. C’est la plus belle réussite qu’on pouvait
avoir ».

« Pour moi, ce Tour est le plus
abouti »

Elle raconte ensuite une scène pleine de souvenirs et se confie
sur
sa relation avec Pauline Ferrand-Prévot : « J’étais avec les
parents de Pauline au pied du podium. Ils me disaient : ‘Tu te
souviens, il y a 20 ans, quand vous étiez toutes les deux à faire
la guerre aux garçons sur les courses, il y a un beau chemin qui a
été parcouru’. Ils ont bien résumé la situation. » Ces mots,
simples mais lourds de sens, résument à la fois un parcours
personnel et un chemin collectif.

Celui de deux jeunes filles qui, il y a deux décennies,
bousculaient les codes pour se faire une place, et qui aujourd’hui
incarnent, chacune à leur manière, l’excellence du cyclisme féminin
français. Pour Marion Rousse, qui n’hésite
pas à pousser des coups de gueule, cette édition restera gravée
: « Pour moi, ce Tour est le plus abouti et le plus accompli que
j’ai pu faire en tant que directrice. J’ai vu un vrai Tour
de France ».