Alex Marquez repart de Sepang avec le meilleur temps après trois jours de tests MotoGP en Malaisie, première séance officielle de l’année 2025. Le pilote espagnol s’est placé en tête de la feuille des temps en tout début de journée, au moment où les conditions de piste favorisent la chasse au chrono. Sa pendule en 1’56.493 l’a placé hors d’atteinte de ses rivaux pour le reste de ce troisième et dernier jour de tests.
Après deux jours passés à découvrir et valider les pièces 2024, tout le plateau – ou presque – est passé en mode « qualifs » ce vendredi matin pour jauger son potentiel. Pneus tendres, réservoirs vides et réglages électroniques au taquet étaient de rigueur, à plus forte raison qu’une nouvelle averse de pluie est venue perturber le programme à la mi-journée. Le créneau était donc étroit pour espérer claquer une pendule.
Quatre pilotes ont saisi l’opportunité pour particulièrement se mettre en avant : Alex Marquez, Francesco Bagnaia, Fabio Quartararo et Franco Morbidelli. Ce quatuor de tête est passé sous la barre des 1’57 : Marc Marquez, cinquième, bute sur le seuil en 1’57.042 ! Ses adversaires ont surtout noté la simulation de course régulière et consistante du n°93, sur un rythme moyen au tour de 1’57.930. Plus vite que son nouveau voisin de box (1’58.243)…
Des chronos serrés et des Yamaha dans le coup !
Reste que les écarts sont particulièrement serrés puisque Bagnaia ne rend que 0,007 sec (!) au leader du jour en 1’56.500. Rappelons que le champion déchu détient le record absolu à Sepang en 1’56.337 : cet écart est sans doute à mettre au crédit des évolutions châssis et moteur de la GP25 à propos desquelles lui et M. Marquez pointent des avantages, mais aussi des domaines légèrement en retrait par rapport à l’affûtée GP24.
Fabio Quartararo apparaît de son côté à 0,231 sec d’Alex Marquez après avoir passé ces trois jours d’essais aux avant-postes. Le tricolore se dit ravi du boulot abattu par les ingénieurs d’Iwata cet hiver sur la M1 et s’est montré particulièrement incisif à son guidon. De bon augure en attendant la concrétisation du projet de moteur V4 en gestation à Iwata !
Plus intéressant encore : son équipier Alex Rins termine sur un Top 10, alors que la nouvelle équipe satellite Yamaha-Pramac démarre aussi du bon pied. Jack Miller est 12ème devant son ancien coéquipier chez KTM, Brad Binder. Moins à la fête sur la deuxième M1 Pramac, Miguel Oliveira apparaît au 16ème rang entre les KTM Tech3 de Viñales et Bastianini.
Zarco meilleur performer Honda
Côté Honda, Johann Zarco décroche le meilleur chrono des quatre RC213V en 1’57.204 : de quoi assurer une satisfaisante 7ème place au pilote cannois, juste devant la Honda officielle de Joan Mir. Le n°5 est précédé par la KTM officielle de Pedro Acosta, sans grande surprise le plus rapide du clan Orange.
Concernant les débutants, Fermin Aldeguer boucle ce test avec le meilleur tour des trois Rookies 2025 : le pilote Ducati Gresini se classe à une très honnête 11ème position, à 0,908 sec de la référence du jour réalisée par son coéquipier. Les deux autres « bleus », Ai Ogura et Somkiat Chantra, sont 14ème et 19ème sur leur Aprilia-Trackhouse et Honda-LCR respective.
Des nouvelles des pilotes blessés
Un mot enfin sur les pilotes – déjà – blessés pendant ce test : Jorge Martin, Fabio Di Giannantonio et Raul Fernandez, qui ont tous les trois terminé la première journée à l’hôpital. Le nouveau champion du monde souffre de fractures à la main et au pied des suites d’un violent high side sur son Aprilia n°1.
Le facteur pneumatique ayant été directement mis en cause pour expliquer sa chute par le boss du team Aprilia, Michelin s’est longuement penché sur la question avant de délivrer son verdict. Selon Bibendum, le pneu de Jorge Martin ne présentait aucun défaut – oh surprise ! – alors que certains pointaient du doigt sa relative « vétusté » : sa fabrication remontait en effet à sept mois, ce qui ne pose aucun problème grâce à un stockage adapté selon Michelin.
En revanche, le manufacturier unique du MotoGP aurait relevé une température interne inférieure de 15°C à la valeur cible : raison pour laquelle le pneu se serait aussi rapidement et brutalement dérobé lorsque Martin l’a mis en contrainte. Les conditions de piste assez fraîches associées à un tour de chauffe possiblement pas assez rapides expliqueraient ce manque de température, dixit le service course Michelin.
Pour « Digia », l’origine de la chute est à la fois plus simple… et plus bête : le sympathique italien s’est fait piéger en reposant un wheeling à haute vitesse, juste après un essai de départ ! Confus, le pilote VR46 s’est platement excusé auprès de son équipe alors que son cabrage raté lui coûte cher : Di Giannantonio s’est re-fracturé la clavicule, la même qui l’a tenu éloigné des circuits en fin de saison dernière.
Ducati, de son côté, a dû ronger son frein : le coéquipier de Franco Morbidelli est le seul à disposer d’une GP25 en plus des pilotes officiels. Autrement dit : Bagnaia et Marquez se sont retrouvés seuls pour tester et donner le cap pour la dernière génération de Desmosedici, sans pouvoir s’appuyer sur le travail du n°49. Qui a dit, « la boulette » ?!
Quant à Raul Fernandez, sa chute lui vaut une fracture de l’auriculaire gauche qui a été opérée dans la foulée. L’intervention s’est bien passée : le corps médical estime que le pilote Aprilia Trackhouse – également blessé au pied – pourra participer aux prochains essais prévus en Inde, à Buriram, la semaine prochaine.
A ce sujet, Honda annonce ce vendredi que ses équipes ne rouleront pas en Inde : le blason ailé préfère à la place mener une deuxième série d’essais à Sepang. Restez connectés !
Résultats des essais officiels Sepang Jour 3