Peu après son officialisation, le plan du gouvernement israélien pour « vaincre » le Hamas et « prendre le contrôle » de la ville de Gaza suscité déjà de nombreuses réactions, en interne comme à l’étranger. Dès ce vendredi matin, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies, Volker Türk, a réclamé qu’il soit « immédiatement stoppé ».

À ses yeux, le plan – qui a été adopté par le cabinet de sécurité de Benyamin Netanyahou dans la nuit de jeudi à ce vendredi – « va à l’encontre de la décision de la Cour internationale de justice selon laquelle Israël doit mettre fin à son occupation dès que possible, de la réalisation de la solution à deux États convenue et du droit des Palestiniens à l’autodétermination », a-t-il estimé dans un communiqué.

Côté européen, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen appelle Israël à « revenir » sur son plan. « Le gouvernement israélien doit revenir sur sa décision de prolonger son opération militaire à Gaza », a-t-elle écrit sur le réseau social X. « Un cessez-le-feu est nécessaire immédiatement », a-t-elle ajouté.

« Davantage de massacres »

Pour le Premier ministre britannique, c’est aussi une « erreur ». Keir Starmer a vivement critiqué le plan d’Israël pour « vaincre » le Hamas à Gaza et a exhorté le gouvernement de Benyamin Netanyahou à le « reconsidérer immédiatement ». Dans un communiqué publié ce vendredi matin, il a estimé que « cette action ne contribuera en rien à mettre fin au conflit ni à obtenir la libération des otages. Elle ne fera qu’engendrer davantage de massacres ».

De son côté, la Belgique a annoncé convoquer l’ambassadrice d’Israël. « L’objectif est clairement de témoigner de notre totale désapprobation quant à cette décision », a affirmé le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot.

Le ministre turc des Affaires étrangères a lui aussi réagi dans la foulée, exhortant « la communauté internationale à assumer ses responsabilités en vue d’empêcher la mise en œuvre de cette décision, qui vise à déplacer de force les Palestiniens de leur propre terre en rendant Gaza inhabitable ».

La Chine a également exprimé sa « grave inquiétude » face au plan israélien de prise de contrôle militaire de la ville de Gaza, exhortant Israël à « cesser immédiatement ses actions dangereuses ». « Gaza appartient au peuple palestinien et fait partie intégrante du territoire palestinien », a déclaré un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères dans une réponse écrite à l’AFP.

Des critiques en interne

En Israël aussi, la décision fait grincer des dents. Le plan adopté par le cabinet de sécurité « signifie abandonner les otages, tout en ignorant complètement les avertissements répétés de la direction militaire et la volonté claire de la majorité du public israélien », a déploré le Forum des familles, principale organisation des proches d’otages israéliens.

Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a fustigé sur X une « catastrophe qui va entraîner beaucoup d’autres catastrophes », amener « la mort des otages, celle de nombreux soldats, coûter des dizaines de milliards aux contribuables israéliens et (provoquer) une faillite diplomatique ».