Peu après son officialisation, le plan du gouvernement israélien pour « vaincre » le Hamas et « prendre le contrôle » de la ville de Gaza suscité déjà de nombreuses réactions, en interne comme à l’étranger. Dès ce vendredi matin, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies, Volker Türk, a réclamé qu’il soit « immédiatement stoppé ».
À ses yeux, le plan – qui a été adopté par le cabinet de sécurité de Benyamin Netanyahou dans la nuit de jeudi à ce vendredi – « va à l’encontre de la décision de la Cour internationale de justice selon laquelle Israël doit mettre fin à son occupation dès que possible, de la réalisation de la solution à deux États convenue et du droit des Palestiniens à l’autodétermination », a-t-il estimé dans un communiqué.
Côté européen, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen appelle Israël à « revenir » sur son plan. « Le gouvernement israélien doit revenir sur sa décision de prolonger son opération militaire à Gaza », a-t-elle écrit sur le réseau social X. « Un cessez-le-feu est nécessaire immédiatement », a-t-elle ajouté.
The Israeli government’s decision to further extend its military operation in Gaza must be reconsidered.
At the same time, there must be the release of all hostages, who are being held in inhumane conditions.
And humanitarian aid must be given immediate and unhindered access to…
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) August 8, 2025
« Davantage de massacres »
Pour le Premier ministre britannique, c’est aussi une « erreur ». Keir Starmer a vivement critiqué le plan d’Israël pour « vaincre » le Hamas à Gaza et a exhorté le gouvernement de Benyamin Netanyahou à le « reconsidérer immédiatement ». Dans un communiqué publié ce vendredi matin, il a estimé que « cette action ne contribuera en rien à mettre fin au conflit ni à obtenir la libération des otages. Elle ne fera qu’engendrer davantage de massacres ».
De son côté, la Belgique a annoncé convoquer l’ambassadrice d’Israël. « L’objectif est clairement de témoigner de notre totale désapprobation quant à cette décision », a affirmé le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot.
🇮🇱🇵🇸 (FR/NL) Suite à la confirmation officielle par le Gouvernement israélien de sa volonté d’encercler puis d’occuper la ville de Gaza et de prendre le contrôle militaire de toute la bande de Gaza, j’ai décidé de faire convoquer l’Ambassadrice d’Israël.
L’objectif est…
— Maxime PREVOT (@prevotmaxime) August 8, 2025
Le ministre turc des Affaires étrangères a lui aussi réagi dans la foulée, exhortant « la communauté internationale à assumer ses responsabilités en vue d’empêcher la mise en œuvre de cette décision, qui vise à déplacer de force les Palestiniens de leur propre terre en rendant Gaza inhabitable ».
La Chine a également exprimé sa « grave inquiétude » face au plan israélien de prise de contrôle militaire de la ville de Gaza, exhortant Israël à « cesser immédiatement ses actions dangereuses ». « Gaza appartient au peuple palestinien et fait partie intégrante du territoire palestinien », a déclaré un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères dans une réponse écrite à l’AFP.
Des critiques en interne
En Israël aussi, la décision fait grincer des dents. Le plan adopté par le cabinet de sécurité « signifie abandonner les otages, tout en ignorant complètement les avertissements répétés de la direction militaire et la volonté claire de la majorité du public israélien », a déploré le Forum des familles, principale organisation des proches d’otages israéliens.
Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a fustigé sur X une « catastrophe qui va entraîner beaucoup d’autres catastrophes », amener « la mort des otages, celle de nombreux soldats, coûter des dizaines de milliards aux contribuables israéliens et (provoquer) une faillite diplomatique ».