Par

Nicolas Mouchel

Publié le

9 août 2025 à 16h30

Avec La Dernière Partie de billard, l’auteur de Houlgate (Calvados) Xavier Maillotte signe son cinquième ouvrage, mais sans doute le plus personnel. Après plusieurs romans engagés mêlant polar noir et dénonciation environnementale, ce nouvel opus marque un virage plus intime : un polar psychologique centré sur les trajectoires humaines, les liens familiaux et le poids du passé.

Un polar, mais pas seulement

Si La Dernière Partie de billard s’inscrit dans la veine policière chère à l’auteur, il s’en démarque par une écriture plus introspective et sensible. L’enquête portée par quatre personnages principaux explore moins la mécanique du crime que les failles, les choix et les souvenirs. Ce livre met l’accent sur le temps qui passe, à ces décisions que l’on prend ou non et à ce que l’on en fait.

« Ce ne sont plus les idées qui portent le roman, ce sont les personnages », confie l’auteur. Et pour cause : l’inspiration, cette fois, vient de l’intérieur. La maison de famille, la perte récente de sa grand-mère, les anecdotes transmises de génération en génération… autant de fragments du réel que Maillotte a transformés en fiction.

Un auteur engagé, un virage littéraire

Ancien ingénieur industriel, Xavier Maillotte a longtemps fait de l’environnement le moteur de son écriture : de l’hydrogène aux vignobles bio, en passant par les luttes contre l’artificialisation des terres, ses quatre premiers livres, dont deux en e-book, posaient un regard lucide sur notre monde.

Dans ses précédents romans noirs, l’industrie polluante, les dérives économiques et la violence sociale formaient la toile de fond. Mais cette fois, changement de focale : La Dernière Partie de billard s’ancre dans la mémoire familiale, les silences, les secrets. « Ce roman est différent, plus littéraire, plus enraciné. J’ai voulu travailler l’imagination avec un sens du réel » affirme-t-il.

Entre fromagerie et écriture d’hiver

Installé en Normandie, Xavier Maillotte partage sa vie entre son activité de fromager et l’écriture, une alternance saisonnière qui lui permet de poser les mots durant les mois calmes. « C’est l’hiver que les romans naissent » estime-t-il. Deux ans sont généralement nécessaires pour faire mûrir un livre : une année de réflexion, puis plusieurs mois d’écriture, et enfin le travail de correction et de publication.

Son lien avec son éditeur, une petite maison indépendante, est solide : La Dernière Partie de billard est leur troisième collaboration, et probablement pas la dernière. « C’est une maison à taille humaine, avec une vraie liberté de ton. »

Une pause pour Pochon, une suite possible

Dans ce nouveau roman, le détective Pochon, protagoniste des précédents polars, est absent. Mais rien n’est figé : « Il se pourrait qu’il revienne dans un prochain livre. » Pour l’heure, l’auteur évoque une possible pause dans la série, laissant place à d’autres récits, toujours nourris par les années 80-90 auxquelles il reste attaché.

La Dernière Partie de billard de Xavier Maillotte, aux éditions Les Presses littéraires. 228 pages. 16 €.

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