Rien ne va plus entre le Brésil et les Etats-Unis. La tension entre les deux pays a été matérialisée jeudi dernier, avec l’entrée en vigueur des droits de douane de 50% sur les produits brésiliens importés par les Etats-Unis. L’effet de la surtaxe a certes été atténué, puisque près de 700 produits ont été sortis le la liste des importations visées, environ 36% des exportations brésiliennes vers les Etats-Unis seront bien concernées, selon le gouvernement brésilien, et les secteurs les plus touchés sont ceux du café ou de la viande bovine, dont le Brésil est premier exportateur mondial.
Le couperet taxatoire est rude pour plusieurs entreprises brésiliennes. Mais Brazilia compte réduire les conséquences néfastes, en tentant d’amortir les pertes des secteurs concernés, par des achats publics. « Si on doit prendre en compte l’ensemble de l’économie brésilienne, ce n’est pas une catastrophe pour le Brésil, explique Christophe Ventura, directeur de recherches à l’Institut des Relations internationales et stratégiques (IRIS).
« Dans certaines filières, je pense au café, je pense à la viande, par exemple, le Brésil exporte beaucoup aux États-Unis et les États-Unis restent un marché important, entre 10 et 15%. Pour certaines filières, par exemple pour tout ce qui est aéronautique, le Brésil est un fournisseur important pour les États-Unis. Il y a Embraer qui a des liens très étroits avec Boeing, mais justement, Trump applique sa répression douanière, sauf là où il en a besoin, c’est-à-dire que ces produits-là sont exemptés […] Et donc, grosso modo, une bonne partie des exportations qui ne partiraient plus aux États-Unis ou qui coûteraient plus cher à l’arrivée, peuvent être en partie réorientées vers des marchés différents des États-Unis, que sont la Chine, l’Inde, les marchés des BRICS d’une manière générale ».