La canicule représente, selon la définition de Météo-France, « un épisode de températures élevées, de jour comme de nuit, sur une période prolongée (au moins trois jours) ». Avec  40°C atteint à Lyon 7e (et 39°C à Lyon-Bron) ce samedi après-midi et une température qui ne devrait pas tomber sous les 23 °C durant la nuit, le seuil d’alerte pour le Rhône est en cours de dépassement puisque dans le département, il est établi à 34 °C le jour et 20 °C la nuit. Conséquence, la vigilance orange a été mise en place en milieu d’après-midi et court sur toute la journée de dimanche. A minima, puisque le pic de chaleur est attendu en début de semaine prochaine, lequel pourrait atteindre 41 degrés.

Avec de tels chiffres, proches du record de température absolu atteint le 24 août 2023, peut-on basculer en vigilance rouge, comme ce fut le cas – pour la première fois – à l’époque ?

Une situation réévaluée deux fois par jour

Tout d’abord, il faut savoir que la carte de vigilance de Météo-France a été créée en 2001 , deux ans après les violentes tempêtes qui ont balayé la France en 1999. La chaleur a fait son entrée dans les métriques quatre ans plus tard, après la vague de décès liée à la canicule de 2003. Enfin, depuis 2022, une double carte couvrant la journée en cours et le lendemain jusqu’à minuit est saisie par les prévisionnistes de l’institut de prévisions.

Deux fois par jour, les ingénieurs basés au siège, à Toulouse, et leurs collègues en région s’échangent données et observations, détaille Le Monde. C’est au cours de ces conférences qu’ils prennent collectivement des décisions sur un niveau de vigilance pour chaque département.

Canicule rouge: des effets collatéraux majeurs

Le niveau de canicule rouge correspond à une canicule avérée, exceptionnelle, très intense et durable, avec des effets collatéraux majeurs (sécheresse, tensions sur l’approvisionnement en eau, aménagement ou arrêt de certaines activités, saturation des hôpitaux ou des opérateurs funéraires, pannes d’électricité, etc.) Ce ne sont alors plus seulement les personnes dites « à risque » qui sont menacées par les chaleurs (personnes âgées, malades…), mais la population dans son entièreté.

Le classement en vigilance météorologique rouge relève d’une décision prise par Météo France en accord avec le ministère chargé de la santé, et, le cas échéant, avec les autres ministères concernés. Et notamment le ministère de l’Intérieur, eu égard à la diversité des impacts attendus autres que sanitaires (sociétaux, économiques, environnementaux). Cela permet de moduler l’appréciation de la situation en intégrant d’éventuels facteurs aggravants, mais cette décision reste fondée sur une expertise préalable menée par Météo-France, avec le concours de Santé publique France.

Des critères qui diffèrent selon les territoires

Enfin, cette appréciation varie sur le territoire, précise Météo-France : « Un système de critères a été défini pour chaque département […] Les prévisionnistes confrontent ainsi les prévisions météorologiques avec les référentiels établis par Santé publique France, fondés sur des études épidémiologiques des événements passés, pour estimer le niveau de vigilance canicule. »

En cas de vigilance rouge, il revient aux autorités locales, et notamment préfectorales, de décider de mesures spécifiques, comme des fermetures d‘écoles ou des interdictions de manifestations publiques (sportives ou culturelles, par exemple).