L’annonce, le 28 février 2024, de la construction de ce site, qui produira des pièces de moteurs d’avions civils et militaires, avait été largement saluée sur le territoire. À l’exception notable des écologistes alliés à la présidente de la Métropole Nathalie Appéré, elle-même très favorable à cet investissement de 80 millions. « L’aviation n’est pas un secteur d’avenir », estimaient ces contempteurs de l’avion, fâchés de ne pas avoir été consultés par la patronne PS de la collectivité, au nom du secret des négociations. Une « rupture de confiance », selon leurs mots. Et, à la clé, une crise majeure dans la majorité municipale, qui n’a toutefois pas remis en cause le projet.
« Attitude égoïste » et oubli « de l’intérêt national »
Plus d’un an après, le patron de Safran est donc revenu sur l’épisode avec des mots peu amènes à l’égard des écologistes rennais. « Nous avons bien travaillé avec la maire socialiste de Rennes et le conseil régional. Nous avions préparé un bon dossier. Nous avons respecté totalement le Zéro artificialisation nette. Et puis les écologistes nous ont jeté des tomates sur le thème : c’est scandaleux, c’est l’avion, ils vont polluer ». Je vais être très clair (…). Chaque fois que j’aurai un choix de localisation, je bannirai une offre faite par une ville détenue par une majorité écologiste. Ce n’est pas politique. Mais à partir du moment où on oublie l’intérêt national, où on a une attitude égoïste et où on ne comprend pas que 500 emplois sont importants pour le territoire et la vie des personnes, je dis que ce n’est pas la peine. »
La mise en service dans cette nouvelle usine « vitrine » de la Janais est prévue pour 2027. Objectif : fabriquer 500 000 aubes à turbines par an pour les moteurs nouvelle génération LEAP, moins polluant selon le groupe. Lequel vante par ailleurs un projet majeur pour la souveraineté de la France, puisqu’il permettra d’internaliser une partie de la production, aujourd’hui assurée par des fournisseurs américains. Du site rennais sortiront également des pièces pour les moteurs de Rafale.
Contactés, les élus écologistes de Rennes métropole n’ont pas donné suite à nos sollicitations.