Posted On 10 août 2025

En donnant la parole aux habitants, le journaliste Jean-Benoit Vigny a révélé « l’enfer du décor » de la Villeneuve. Un retour au réel brutal qui pulvérise la communication municipale et expose le décalage abyssal entre le quotidien dans le quartier et les propos du Maire.

Le Dauphiné Libéré du vendredi 8 août, 10 jours après les propos dithyrambiques de Piolle sur son action à la Villeneuve.
PIOLLE À VILLENEUVE : L’AUTOSATISFACTION D’UN ÉLU HORS-SOL

Il y a dix jours, Eric Piolle, flanqué de sa première adjointe Isabelle Peters (PCF) et de l’adjointe à la démocratie locale Annabelle Bretton (Verts/LFI), nous gratifiait de sa sortie lunaire sur les « ghettos de riches » au détour d’un interview du même journaliste donnée depuis la Villeneuve. Outre ses propos qui ont enflammé le débat national, le Maire faisait comme d’habitude preuve de cette autosatisfaction permanente et de moins en moins supportable à propos de son action pour les quartiers populaires.

LA VILLENEUVE EST PRESQUE UN PARADIS SELON LES VERTS/LFI

On pouvait ainsi difficilement faire plus déconnecté que ses propos sur la Villeneuve. À le lire, c’est presque un paradis, puisque ce serait « très vitalisé », avec « la diversité, des solidarités, très accessible et c’est ici que l’on respire l’air le plus pur », et il y a bien sûr la fameuse « énergie des jeunes » dont aiment s’émerveiller les bobos qui vivent le plus loin possible des quartiers. Pas un mot sur les maux du quartier, si ce n’est qu’il concède du bout des lèvres une toute petite « difficulté économique ».

PROJET DE LAC : LE MÉPRIS PIOLLESQUE EN ACTION

Au détour d’une interview qui lui permettait de dérouler ses éléments de langage sans contradiction, Piolle a quand même été interrogé sur son projet controversé de lac « baignable ». Il a comme d’habitude étalé tout son mépris de ceux qui pensent différemment de lui, caricaturant la position des habitants qui ne veulent pas du projet sous cette forme en affirmant qu’ils refusent que les Grenoblois de l’extérieur viennent faire du bruit, alors qu’ils ne veulent simplement pas d’un espace fermé et contraint.

Ce que vend la propagande du projet municipal VS ce à quoi ressemblent les vrais lacs grillagés urbains. Les habitants et associations sont nombreux à se mobiliser contre le projet de lac. Leur position est caricaturée et méprisée par une municipalité Verts/LFI qui ne les écoute pas.
RETOUR À LA RÉALITÉ : LES HABITANTS DÉMENTENT LE MAIRE

Invité sur place par un habitant qui « a bondi lorsqu’il a lu les propos d’Éric Piolle », Jean-Benoit Vigny est finalement retourné dans le quartier interroger plusieurs personnes sur la manière dont elles vivent la Villeneuve au quotidien. Et ce n’est évidemment pas une surprise, mais quand les principaux concernés ont la parole, on a droit à un démenti cinglant des propos piollesques. À des années-lumières du conte de fée.

BRUIT, DÉCHETS ET POUSSIÈRE : LE VRAI VISAGE DE LA VILLENEUVE

Oubliez la carte postale de la « vitalité » et de « l’air pur ». Un habitant excédé résume le quotidien : « c’est comme si toute une génération n’avait jamais connu que cet environnement de bruit et de poussière, en plus des fusillades et du trafic ». Le journaliste lui-même ne peut que constater « des déchets, beaucoup de déchets », et le fait que « les escaliers et certains paliers dégagent une odeur pestilentielle ». 


« L’air pur » de la Villeneuve cher à Piolle

LA RÉNOVATION URBAINE EST UN LEURRE

La rénovation urbaine à grands frais, tant vantée par les Verts/LFI qui aiment parler des millions engloutis plutôt que de la vie des gens ? Une imposture. « Les façades, c’est qu’une vitrine. Derrière, tout est sale, dégradé », lâche un résident. Un constat partagé… par un dealer du quartier : « quand vous rentrez dans les appartements, il y a des rats, des cafards. Alors oui, de l’extérieur, c’est joli mais dedans, c’est pourri, dégueulasse ». On ne le dire jamais assez : derrière les façades, rien ne change, et c’est tout le problème de cette politique cosmétique.

UN QUARTIER OÙ IL N’Y A « RIEN QUI VA »

Le même trafiquant verse dans la victimisation sur son sort en prétendant que si quelqu’un lui trouve un travail, il arrêtera le deal (qui génère 10 à 15000 euros de chiffre par jour dans les deux points de vente à ciel ouvert de la Villeneuve). On ne doute pas qu’il cherche activement et participe aux nombreuses initiatives financées par l’argent public pour l’emploi des jeunes dans les QPV. Il n’en dresse pas moins un regard sans concession sur son quartier, où il affirme qu’il n’y a « rien qui va ».

Tirs de mortiers de jeunes dealers sur la police et les forces de secours à la Villeneuve, il y a quelques semaines
DÉSERT COMMERCIAL ET JEUNESSE À L’ABANDON

Le tableau dressé est celui d’un abandon généralisé, la désertification commerciale étant le symptôme le plus flagrant de la mort lente du quartier. Tous les commerces ont désormais baissé le rideau, à l’exception d’une boulangerie qui n’ouvre que le matin. Pour les jeunes, Piolle peut vanter autant qu’il veut leur « énergie », c’est la déshérence. Il leur reste le hall d’immeuble et le point de deal. Beau projet de société dans « l’écoquartier populaire » des Verts/LFI. 

Outre les commerces, Villeneuve, à l’image du reste de la ville, c’est aussi la fermeture des équipements et la mise à mal des structures de prévention jeunesse
15 ANS DE DÉCLIN SIGNÉS VERTS/LFI

« Il y a quinze ans, le quartier n’avait rien à voir. Il y avait des commerces, il y avait tout. Là, c’est clairement abandonné » résume le dealer. Entretemps, Eric Piolle et son équipe ont été élus à la tête de la ville. Deux mandats plus tard, le bilan se dresse sous nos yeux. On ne vit pas mieux à la Villeneuve, où le taux de pauvreté atteint 44%, et où 25% des jeunes sont sans emploi. Et Grenoble suit la même trajectoire, avec 1 ménage sur 5 sous le seuil de pauvreté.

LA PROPAGANDE À L’ÉPREUVE DES FAITS

La communication de moins en moins millimétrée d’Eric Piolle se heurte de plus en plus violemment au mur du réel. Sa propagande sur la ville apaisée, solidaire et écologique ne résiste plus à l’épreuve des faits car le quotidien des Grenoblois dépasse aujourd’hui la fiction vendue par la municipalité. Le vernis craque et révèle ce que les habitants subissent : à la Villeneuve comme ailleurs, c’est bien la libération de la parole qui permettra de porter un coup d’arrêt à la spirale infernale dans laquelle nous entrainent les Verts/LFI.