Un sérieux avertissement. David Betz, professeur en études militaires au King’s College de Londres, affirme dans un article publié dans Military Strategy Magazine que la menace principale pour la sécurité en Occident ne vient plus de l’extérieur, mais de l’intérieur, et plus précisément d’un risque de guerre civile. Selon lui, la France et le Royaume-Uni sont les deux pays occidentaux les plus exposés à un conflit violent, après avoir déjà connu des « incidents précurseurs ».
Le spécialiste identifie plusieurs signaux inquiétants. En France, les attentats terroristes et les violences dans certaines banlieues ont renforcé les peurs liées à « une fragmentation culturelle ». Quant au Royaume-Uni, Nigel Farage, chef du parti Reform UK et ancien leader du Parti du Brexit, attribue les tensions sociales aux politiques migratoires. Il dénonce notamment des divisions culturelles profondes et une « police à deux vitesses » qui favoriserait certaines minorités, un contexte qui pourrait, selon lui, déstabiliser le pays.
Des conditions propices
Pour David Betz, les conditions propices à un tel conflit sont déjà présentes dans les deux pays : fractures culturelles, stagnation économique, méfiance envers les institutions… « Dans un pays où ces conditions sont réunies, le risque d’une véritable guerre civile est de 4 % par an. En partant de cette hypothèse, nous pouvons conclure que ce risque est de 18,5 % sur cinq ans », ajoute le chercheur.
Face à ce scénario préoccupant, le professeur appelle à une révision urgente des stratégies militaires et gouvernementales. Il préconise la création de zones sécurisées pour protéger les civils, la protection renforcée des infrastructures vitales et des armes stratégiques, ainsi que l’élaboration de doctrines et de plans d’action spécifiquement adaptés aux guerres civiles.