Sous les arbres des jardins de la Grande Plage de Biarritz, cinq tables recouvertes de nappes rouges attirent les curieux. En toile de fond, l’océan. Fanny, première d’une longue file de lecteurs trépigne. « J’attends depuis presque deux heures, je ne tiens pas en place ! » sourit-elle. D’ici quelques minutes, elle rencontrera Virginie Grimaldi, son auteure préférée.

La scène n’a rien des salons littéraires bondés ni des librairies étriquées. Ce samedi 9 août, cette séance de dédicace en plein air est organisée par le Camion qui livre, tournée estivale des Éditions du Livre de poche, en partenariat avec la Maison de la presse Darrigade. Pour la troisième année consécutive, l’ultime étape biarrote s’impose comme un rendez-vous attendu. Parmi les habitués, Morgane, Biarrote, ne manque jamais l’événement : « chaque année, j’attends avec impatience de connaître la date. »

Une trêve rompue

L’été, la plupart des écrivains lèvent le poignet sur les signatures. Ici, ils brisent cette trêve estivale. « L’ambiance n’a rien à voir avec des dédicaces habituelles. Les gens sont plus détendus, on n’a pas un bruit constant en fond… Sauf celui de la mer. Il y a pire ! », plaisante Serena Giuliano.

Dans la file, certains ne sont pas habitués aux dédicaces. « C’est une occasion simple d’avoir un livre signé dans ma bibliothèque, moi qui ne voudrais pas patienter des heures dans un magasin », admet une jeune femme, un sac plein d’ouvrages des auteures à la main.

C’est aussi la force de l’événement, « les gens apprécient qu’on vienne à eux », décrit Sylvie Navellou, directrice marketing et communication des Éditions Livre de poche. Pour Marie Valreille, auteure de « La Dernière Allumette », l’événement « amène d’autres rendez-vous » : beaucoup reviennent d’une année sur l’autre après une première lecture achetée au camion.

Beaucoup m’ont dit que ça les avait aidés à s’identifier aux personnages

Le camion qui Livre, librairie ambulante estivale des Éditions Livre de Poche.

Le camion qui Livre, librairie ambulante estivale des Éditions Livre de Poche.

Philippine Boulet

« Nous, on écrit seules », rappelle Serena Guiliano. « Ça fait du bien de mettre des visages sur nos lecteurs et on partage ce moment entre auteures, il y a un goût de colonie de vacances plus que de travail », reconnaît-elle.

Virginie Grimaldi, elle, a situé deux de ses romans à Biarritz. « Les lecteurs m’ont posé plein de questions dessus. Beaucoup m’ont dit que ça les avait aidés à s’identifier aux personnages. »

Quelques heures plus tard, Fanny lance un « on reviendra l’an prochain, c’est sûr », en serrant son roman dédicacé. Même son de cloche du côté des auteures, ravies de cette parenthèse au grand air.