Le chancelier allemand Friedrich Merz a défendu dimanche suspendre certaines livraisons d’armes à Israël. Une décision qui suscite des critiques au sein de son propre camp.
« La République fédérale d’Allemagne est aux côtés d’Israël depuis 80 ans », a déclaré le chancelier à la chaîne de télévision ARD, « cela ne changera pas […] Nous continuerons à aider ce pays à se défendre ».
Une « amitié » avec Israël
Vendredi, Friedrich Merz avait annoncé que l’Allemagne suspendait l’exportation d’équipements militaires susceptibles d’être utilisés dans la bande de Gaza, en réponse aux projets israéliens de prendre le contrôle de la ville de Gaza. L’embargo partiel sur les armes décrété par ce dernier a suscité des critiques publiques de la part de membres de son parti, la CDU. Selon son organisation de jeunesse, cette décision va à l’encontre des principes fondamentaux de l’Allemagne et du parti.
Le chancelier a affirmé avoir rassuré le président israélien dimanche matin en lui affirmant que l’Allemagne ne rompait pas son amitié traditionnelle avec Israël. « Nous avons un point de désaccord, qui concerne l’action militaire d’Israël dans la bande de Gaza », a-t-il déclaré. « C’est quelque chose qu’une amitié peut supporter ».
Responsabilité historique
Jusqu’à récemment, Israël bénéficiait d’un large soutien de la part de l’ensemble du monde politique allemand. En raison de sa responsabilité historique dans l’extermination de six millions de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne était jusqu’ici, avec les Etats-Unis, l’un des plus grands soutiens d’Israël.
Contrairement à la France, à la Grande-Bretagne et au Canada, l’Allemagne n’a pas l’intention de reconnaître un État palestinien en septembre, arguant que cette reconnaissance ne pourrait intervenir qu’à l’issue des négociations israélo-palestiniennes.
Mais le ton du chef d’Etat allemand à l’égard d’Israël s’est durci ces derniers mois, alors que la situation humanitaire à Gaza s’est détériorée de manière dramatique, les experts des Nations Unies avertissant que la famine s’installait dans ce territoire ravagé par la guerre.
Notre dossier sur le conflit Israel-Hamas
L’offensive israélienne, qui dure depuis 22 mois, a tué au moins 61.430 Palestiniens, selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, des chiffres que l’ONU juge fiables.