Quelques mois après son départ du Stade Français, Laurent Labit règle ses comptes avec son ancien club, dénoncant un cruel manque d’organisation et une mauvaise gestion des effectifs.

« J’ai quitté le club à ma demande après seize mois de travail acharné. Ce n’est pas le club qui m’a écarté, c’est moi qui ai demandé à être libéré », a d’abord tenu à clarifier Laurent Labit dans un long entretien accordé à Midi Olympique, quelques mois après son départ du Stade Français en mars dernier, remplacé par Paul Gustard. L’ancien entraineur des arrières pour le XV de France évoque des « valeurs » et un « fonctionnement » trop différents de sa méthode. « Celle avec laquelle je fonctionne depuis plus de vingt ans », explicite Labit.

Le technicien met en avant le cruel manque d’organisation au sein du Stade Français, à commencer par l’absence du président et propriétaire, Hans-Peter Wild. « Je pense qu’il ne connait pas bien son club, il ne sait pas qui fait quoi. Et on ne lui dit pas toujours la vérité […] Le Stade Français est le seul club de Top 14 dirigé par un président actionnaire absent 90% du temps », a expliqué Laurent Labit au Midi Olympique.

« Il n’y avait rien de construit »

Laurent Labit a été accusé par la direction du Stade Français d’une mauvaise gestion de la masse salariale et du salary cap. Une charge que dément l’ancien arrière de Castres. « Je n’ai aucun ouvenir d’une discussion sur ce sujet. Quand il y avait une réunion, c’était toujours à la va-vite quand le président était de passage. On survolait les sujets, il n’y avait rien de construit ».

« A mon arrivée, j’avais quand même un joueur dans la masse salariale qui portait les couleurs du club voisin, Gaël Fickou parti au Racing en 2021. C’est intéressant de voir le montant qui était imputé dans notre masse salariale pour un joueur qui n’évoluait plus au Stade Français », a dénoncé l’entraineur. « Le comble, c’est que des jeunes évoluant dans nos clubs partenaires signaient dans d’autres club du Top 14 parce que personne ne les connaissait. Ils n’étaient pas identifiés, on ne les suivait pas, on ne les avait pas rencontrés. Il a fallu tout mettre en place », a déploré Laurent Labit.

La saison dernière, les Soldats Roses se sont sauvés d’un tout petit point du barrage de la rélégation en Pro D2 avec 16 défaites au compteur pour seulement 10 victoires. Paul Gustard, pourtant annoncé en Angleterre, a prolongé à Paris.

De son côté, sans club depuis son départ du Stade Français, c’est sur les plateaux de télé que Laurent Labit effectuera sa rentrée, maintenant consultant pour Canal+. Le technicien français, pourtant « sollicité en France ou à l’étranger », n’a pas voulu « replonger immédiatement ». « C’était trop tôt », a justifié Labit.