Dans ce centre, des instructeurs expérimentés, dont 75 % sont des vétérans ayant participé aux combats en Ukraine, forment les enfants au tir d’élite.
Formés dès le plus jeune âge. Dans le territoire ukrainien occupé de Louhansk, la Russie intensifie sa militarisation des enfants en lançant un nouveau programme de formation au tir d’élite. En 2025, le centre d’éducation militaro-patriotique « Warrior » a introduit cette formation spécialisée, selon le média ukrainien RBC Ukraine.
Dans ce centre, des instructeurs expérimentés, dont 75 % sont des vétérans ayant participé aux combats en Ukraine, entraînent les enfants. « Aujourd’hui, ces enfants sont privés de leur avenir. Dans quelques années, ils seront envoyés au front », alerte Oleksiy Kharchenko, chef des forces armées de l’oblast de Louhansk, dans une boucle Telegram.
Dans les territoires occupés, une jeunesse endoctrinée
Dans les territoires occupés, comme à Louhansk, cette préparation militaire s’accompagne d’une stratégie globale de « russification » des populations. Les autorités russes surveillent de près les enfants ainsi que les enseignants, notamment à travers des séances psychologiques. Dans la région de Kherson, ces séances servent à identifier « les signes de déloyauté envers le régime russe », rapporte RBC Ukraine.
Le conditionnement idéologique et militaire ne se limite pas aux centres spécialisés : il s’étend aux colonies de vacances. Depuis 2022, des milliers d’enfants ukrainiens sont envoyés dans ces camps, où le programme insiste sur la fidélité à la Russie, rapportait en janvier 2025 le média suisse Blick.
Olha Skrypnyk, présidente du groupe de défense des droits humains Crimée, explique : « Ils n’appellent pas cela une rééducation ou une militarisation. Ils disent simplement que d’autres enfants sont allés dans ces camps, qu’ils reviennent avec des cadeaux et qu’ils vont bien. »
Dans la Junarmija, la jeune armée russe, les enfants apprennent ainsi à assembler des armes à feu, à tirer et à secourir les blessés. Beaucoup de ces enfants reviennent des camps « avec une certaine empreinte idéologique », explique Anastasia Stepula, experte du service public ukrainien pour les droits de l’enfant. On essaie ainsi de développer chez cette jeunesse des opinions patriotiques sur la Russie et une attitude belliqueuse envers l’Ukraine.