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Rédaction Actu

Publié le

11 août 2025 à 7h13

L’Union européenne réunit en urgence ses chefs de la diplomatie lundi 11 août 2025, cherchant à peser sur les pourparlers prévus cette semaine entre Donald Trump et Vladimir Poutine sur la guerre en Ukraine, qui lui font craindre un accord aux dépens de Kiev.

Les Européens multiplient les contacts et s’efforcent de faire front commun derrière l’Ukraine depuis l’annonce de la tenue vendredi en Alaska du sommet réunissant les présidents américain et russe. Il doit y être question, selon Donald Trump, d’un possible accord prévoyant « des échanges de territoires » pour mettre fin au conflit qui a fait des dizaines, voire des centaines de milliers de morts depuis plus de trois ans dans les deux pays.

En l’état, la présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky n’est pourtant pas prévue, même si elle reste « possible » selon l’ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’Otan Matthew Whitaker.

« Une question de sécurité »

« Le président Trump a raison de dire que la Russie doit mettre fin à sa guerre contre l’Ukraine. Les Etats-Unis ont le pouvoir de contraindre la Russie à négocier sérieusement », a martelé dans un communiqué la responsable de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas.

Mais, a-t-elle insisté, « tout accord entre les Etats-Unis et la Russie doit inclure l’Ukraine et l’UE, car c’est une question de sécurité pour l’Ukraine et pour l’ensemble de l’Europe ».

Elle a annoncé une « réunion extraordinaire » lundi en visioconférence de ministres des Affaires étrangères de pays de l’UE, en présence de leur homologue ukrainien Andriï Sybigua, « afin de discuter des prochaines étapes ».

Cet échange va s’ajouter à une série de contacts pendant le week-end, avec une réunion samedi au Royaume-Uni entre conseillers à la sécurité nationale européens et américains en présence du vice-président américain JD Vance et de nombreuses conversations téléphoniques.

Le chef de l’Etat ukrainien s’est entretenu lui-même ces trois derniers jours avec 13 dirigeants européens, ainsi qu’avec les présidents du Kazakhstan et de l’Azerbaïdjan.

« Tester Poutine »

Et puis, Kiev « travaille bien sûr avec les Etats-Unis. Il ne se passe pas un jour sans que nous communiquions sur les moyens de parvenir à une paix véritable. Nous comprenons que la Russie a l’intention de tromper l’Amérique », a averti Volodymyr Zelensky dans son message du soir.

Vladimir Poutine a pour sa part conversé avec neuf chefs d’Etat ou de gouvernement en trois jours dont Xi Jinping, Narendra Modi et Lula.

L’annonce du sommet en Alaska est intervenue vendredi, le jour-même de l’expiration d’un ultimatum lancé au Kremlin pour mettre un terme au pire conflit armé en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Donald Trump « met la pression sur Poutine, a assuré le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, sur la télévision ABC, estimant que « vendredi prochain sera important, car il s’agira de tester Poutine et de déterminer son engagement à mettre fin à cette terrible guerre ». 

La guerre continue

Les combats et bombardements ont continué depuis avec six morts recensés dans des frappes russes dimanche en Ukraine, où une bombe planante russe a en outre atteint la gare routière centrale, très fréquentée, de Zaporijjia (est), faisant 20 blessés. 

Côté russe, une attaque de drones ukrainien sur des « entreprises industrielles » a fait un mort à Arzamas, dans la région de Nijni-Novgorod, à plus de 700 kilomètres de la frontière ukrainienne, selon les autorités régionales.

Moscou réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’Otan. Des exigences inacceptables pour Kiev.

Source : AFP.

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