Par

Rachel Coudert

Publié le

11 août 2025 à 8h33

Quand le sport rencontre la couture, il en ressort parfois des étincelles. Montpelliéraine d’adoption, Charlotte Faivre, originaire de Besançon, est une sportive de haut niveau depuis l’enfance. Sa passion ? Le triathlon longue distance. « J’ai commencé le triathlon quand j’avais 4 ans ». Mais c’est dans un tout autre univers que la jeune femme de 23 ans se révèle aujourd’hui : celui de la couture, en créant toutes sortes de pièces à partir de tissus et matières recyclées.

« À Noël 2020, ma mamie m’a offert une machine à coudre de famille, une Thimonnier des années 80 ». Alors, elle bricole. D’abord des petits accessoires : chouchous, bananes, sacs… Elle crée son propre patron de banane et prend de plus en plus de commandes, parfois atypiques. « Une fois, un pote m’a demandé une veste en velours et j’ai accepté parce que ça me donnait un défi à relever » explique-t-elle en souriant. Peu à peu, la couture s’installe dans sa vie.

« Ça me donne un équilibre »

Prise par les études, elle s’éloigne un temps de sa machine à coudre. Ce n’est qu’en 2023, alors qu’elle décide de consacrer pleinement au sport, que sa vie prend un tout autre tournant. Le 1er novembre, elle chute brutalement à vélo. Immobilisée pendant plusieurs semaines, la jeune femme est contrainte de ralentir. Et c’est pendant ce temps suspendu que la couture revient au premier plan.

« J’ai toujours aimé faire des choses manuelles » confie Charlotte. Bougies, savons, bricolage en tout genre… La couture devient sa respiration. « Au départ, c’était un peu la soupape de décompression à côté du sport » concède-t-elle. « Je m’évade, je ne pense plus au sport ou à autre chose. Ça me donne un équilibre, je ne cherche pas les mêmes choses dans le sport ou la couture, mais les deux me passionnent vraiment » confirme la triathlète.

La révélation des JO

À l’été suivant, Charlotte se rend à l’événement le plus marquant de l’année 2024 : les Jeux Olympiques de Paris. Des étoiles plein les yeux, elle s’émerveille alors qu’elle est venue soutenir sa sœur, guide pour une triathlète paralympique et un ami, Pierre Lec, athlète durant les JO. Mais sur place, ce sont d’autres détails qui captent son attention : les tissus. Partout. Banderoles, fanions, signalétiques…

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« Quand j’étais à Paris, je me suis dit qu’il y avait plein de tissus incroyables à récupérer ». Patiemment, elle attend que la braderie des JO arrive à Montpellier. En octobre 2024, elle met la main sur un précieux trophée : une banderole d’enceinte, de celles fixées aux barrières en métal au bord des routes.

Très vite, elle imagine une collection de bananes autour du tissu. L’objectif ? Garder la transparence, le côté aéré et l’état d’esprit des JO. Un état d’esprit qui se glisse jusque dans la signification derrière sa collection. « Le tissu extérieur représente ce que le grand public voit d’un sportif de haut niveau, c’est-à-dire la couleur, la légèreté, le succès, les podiums… Et à l’intérieur, ce plastique un peu transparent, ça représente la dureté du quotidien, la rigueur nécessaire, les exigences, les sacrifices… »

Un an jour pour jour après la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, le samedi 26 juillet 2025, elle dévoile officiellement sa première collection de bananes inspirée des JO à partir de tissus recyclés. Seize pièces au total ont été fabriquées, bien que seules trois soient encore disponibles à la vente.

Un aperçu de sa collection de bananes des JO, encore disponible sur son site.
Un aperçu de sa collection de bananes des JO, encore disponible sur son site. (©Charlotte Faivre)Une marque qui prend son envol

Désormais, Charlotte a lancé sa marque, “By Chacha”, sa page Instagram et son site Internet, sur lequel elle vend ses dernières bananes de la collection JO. Elle y propose des accessoires personnalisables : bananes, chouchous, sac demi-lune, housses d’ordinateur…

L’idée ? Créer des collections éphémères, toujours à partir de matériaux récupérés. Elle a déjà collecté des banderoles du Festival international des sports extrêmes, le Fise, cet événement montpelliérain ou encore des voiles de kitesurf, issues de l’atelier Rép Kite à Montpellier, qui n’attendent plus que de renaître entre ses mains. Une histoire de sport, de couture et de seconde vie.

> Pour aller sur son site, c’est par ici. Les bananes JO sont disponibles au prix de 60€. 

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