L’article, paru dans votre quotidien du 18 décembre 1979, est succinct. On y découvre plusieurs dizaines d’anciens incorporés de force posant devant le consulat de Yougoslavie de Strasbourg. Cité, le consul, Veno Trenevski, met à l’honneur ces 75 Alsaciens « qui n’ont pas hésité à combattre les forces ennemies et ont ainsi contribué à sauvegarder la liberté des peuples ». Tous ont reçu un diplôme de l’institut militaire historique de l’armée populaire yougoslave. Alfred Koepfinger a précieusement gardé le document. Celui-ci certifie qu’il a intégré les unités de partisans alors dirigées par le futur maréchal Tito à la suite de son évasion dans la nuit du 3 au 4 décembre 1944.

Cette histoire de désertion massive est peu connue selon l’intéressé, qui fêtera ses cent ans en juin 2026. Elle est surtout déroutante. Car, fait sûrement unique dans la sombre histoire de l’incorporation de force, Alfred Koepfinger a été versé dans une unité de la Wehrmacht entièrement composée d’Alsaciens….