La rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump prévu le vendredi 15 août est plus qu’attendue et elle se déroulera loin (très loin) du continent européen, en Alaska. Simple coïncidence ou localisation symbolique ? Au cœur du sommet organisé dans l’optique de mettre fin à la guerre en Ukraine, tout est question de territoire.

« La Russie et les États-Unis sont de proches voisins, partageant une frontière. Il semble tout à fait logique […] qu’un sommet aussi important et tant attendu entre les dirigeants de nos deux pays se tienne précisément en Alaska », a justifié Iouri Ouchakov, conseiller diplomatique du Kremlin cité par Le HuffPost. « L’Alaska et l’Arctique sont des régions où les intérêts économiques de nos pays se croisent, et il existe des perspectives claires de mise en œuvre de projets à grande échelle, mutuellement bénéfiques », a-t-il ajouté.

En réalité l’emplacement a une portée historique. Longtemps surnommé « l’Amérique russe », le plus grand État des Etats-Unis a été vendu par la Russie aux Américains il y a 158 ans pour 7,2 millions de dollars. C’est donc sur ces terres que le chef du Kremlin tentera d’obtenir les parcelles ukrainiennes convoitées par la Russie.

« Il y aura des échanges de territoires »

Sur son réseau social Truth Social, le président des Etats-Unis a affirmé que cette rencontre serait l’occasion d’échange de territoires entre les deux nations. « Nous allons restituer des territoires et nous allons en échanger. Il y aura des échanges de territoires au bénéfice de chacun », a-t-il écrit vendredi.

De son côté, Vladimir Poutine « lors d’une réunion au Kremlin la semaine dernière, a laissé l’envoyé spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, avec l’impression que la Russie était désormais disposée à s’engager dans des négociations sur la question territoriale », affirme des sources du New York Times.

« Décisions mort-nées »

Ces derniers mois les échanges entre les deux dirigeants se sont limités à des appels téléphoniques. Le sommet du 15 août sera le premier tête à tête depuis juin 2019 au Japon. Pour le président russe, fouler le sol américain sera une première depuis dix ans.

Objectif atteint donc pour Vladimir Poutine : obtenir un entretien seul à seul avec Donald Trump sans la présence de Volodymyr Zelensky, qui ne cesse pourtant d’exiger d’avoir voix au chapitre, ou d’une quelconque gouvernance européenne. « Toute décision qui serait prise contre nous, toute décision qui serait prise sans l’Ukraine, ce serait des décisions contre la paix. Ce sont des décisions mort-nées. Elles sont irréalisables », a riposté dans la foulée le chef d’État ukrainien sur X.

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Moscou réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’Otan.

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Des exigences inacceptables pour Kiev, qui veut le retrait des troupes russes de son territoire et des garanties de sécurité occidentales, dont la poursuite des livraisons d’armes et le déploiement d’un contingent européen, ce à quoi s’oppose la Russie. Le président américain avait lancé un ultimatum à la Russie la semaine dernière – qui a expiré vendredi – pour faire avancer les négociations avec Kiev, sous peine de nouvelles sanctions américaines.