« Ce n’est pas ici que je fais mes longueurs, donc la piscine de notre maison n’a jamais été une piscine. Nous voulions qu’elle soit, d’une certaine manière, une installation artistique », explique Craig Hartzman à propos de la piscine jacuzzi à débordement qui donne sur les champs de lave et le Pacifique. « Le reflet des roseaux et des herbes lorsque le soleil se couche se reflète directement sur le noir et donne un aspect sublime ». Les chaises longues Roda Orson sont équipées de coussins en tissu Midori de C&C Milano et de coussins en Ishi Mallard de Perennials Fabrics.
© Douglas Friedman
L’idée à retenir ?
La piscine pensée comme une installation artistique, qui fait à la fois office de piscine à débordement et de jacuzzi. Elle reflète parfaitement la nature environnante.
Une villa du XIXe siècle dans une crique à Marseille
En descendant vers la mer depuis la ville, au bout d’une anse typique de Marseille, se dresse une villa construite en 1890. Elles n’étaient que deux à cette époque. Depuis, les choses ont bien changé, à commencer par cette maison à porche en colonnade, dans un piteux état, son jardin abandonné. « La première chose que j’ai faite a été de respecter cette maison, confie Stéphane Parmentier. Je tenais à lui garder son âme, sa vibration absolue, car une villa comme celle-ci, en bord de mer, c’est unique à Marseille. Cette villa, je l’ai d’abord regardée. »
Un dialogue entre les époques
Pour lui redonner sa grandeur, l’architecte d’intérieur replace l’escalier au milieu de la galerie, créant une perspective qui rééquilibre l’ensemble, puis réintroduit la notion provençale de restanques (murs en pierres) et de terrasses en paliers. Sur la première, il creuse une piscine dont il monte le fond sur vérin pour créer un petit bassin sécurisé pour les enfants ou, lorsqu’il est remonté au maximum, une terrasse – l’eau disparaissant alors sous la surface en pierre. La végétation existante est conservée, enrichie et une poolhouse est aménagée. En parallèle, un ample travail sur la matière est mené, dans un dialogue entre XIXe et XXie siècle, entre marbre de la colonnade et matériaux puisés dans le pourtour méditerranéen. La Grèce, le Sahara, l’Algérie, mais aussi les Pouilles et les Baléares sont autant d’hommages, dans un dialogue entre les époques et les références.
Dans la poolhouse, sur une table en bois Tribu (Silvera), un pichet et des verres de Gilbert Valentin et un grand pichet de Mado Jolain (le tout Galerie Édouard de la Marque). Autour, des chaises en fer forgé Carré d’As, 1955, de Mathieu Matégot (Galerie Circa 30-80)
© Aurélien Chauvaud
L’idée à retenir ?
Aménager une poolhouse comme il se doit, sans négliger le sens du détail et avec autant de soin que pour la maison principale. Ici, la table à manger vient de chez Silvera, la large banquette est habillée de coussins aux belles tonalités corail, et les chaises en fer forgé vintage sont signées du designer français Mathieu Matégot.
La Villa Pineda, 450 m2 sur la côte d’Azur
À la fin des années 1970, l’architecte star Luigi Caccia Dominioni dit « LCD » se voit confier la conception de la prestigieuse et luxueuse résidence Parc Saint Roman sur le rocher monégasque. Il y rencontre Erminio Giraudi, directeur du groupe Giraudi Meats. Les deux hommes se lient d’amitié et l’entrepreneur charge Luigi Caccia Dominioni de la construction de sa maison de vacances, la Villa Pineda. La demeure s’étend sur près de 450 mètres carrés distribués sur deux niveaux au sein d’un grand parc surplombant la Méditerranée et le jardin de la villa d’Albert Khan, célèbre banquier et philanthrope français auquel on doit les premières photographies en couleur.
Un refuge familial entièrement revu par Humbert & Poyet
Depuis la fin du XIXe siècle, le cap Martin est prisé par une élite d’artistes et de têtes couronnées peu conventionnelles : Claude Monet, Coco Chanel, Le Corbusier, Eileen Gray, les impératrices Eugénie et Sissi d’Autriche font partie du voisinage de la presqu’île et aident à promouvoir et à protéger la beauté de ce coin enchanteur. Une génération plus tard, c’est au tour de Riccardo Giraudi, le fils d’Erminio Giraudi, d’apporter sa pierre à l’édifice familial en engageant la rénovation de la Villa Pineda. Et qui de mieux pour réaliser celle-ci que l’architecte Emil Humbert de l’agence Humbert & Poyet, familier des lieux et époux de Riccardo : « Pour moi, la Villa Pineda est avant tout une maison de famille, le refuge privilégié de mes beaux-parents, de leurs enfants et leurs petits-enfants. À ce lieu si cher à ma belle-famille et à mon mari, j’ai voulu donner un nouveau souffle tout en rendant hommage à son concepteur, l’architecte Luigi Caccia Dominioni, pour lequel j’ai la plus grande estime et dont je possède quelques meubles de son emblématique collection pour la marque Azucena. » Pour cela, l’architecte opère un travail de mise en valeur de la façade en redessinant les encadrements de fenêtres et de portes-fenêtres au moyen de travertin et de bronze. Il ouvre également le parc vers le paysage extérieur et modernise l’agencement intérieur des espaces, créant une nouvelle dynamique spatiale tout en apportant élégance et raffinement.
Entre antiquité et modernité
Au cœur de la réussite de cette rénovation, un transfert radical de certaines pièces telles que la cuisine et la salle à manger, respectivement déplacées du premier étage au rez-de-chaussée et dans l’ancien grand hall d’entrée. Pour Emil Humbert, il s’agit de rendre la maison « vivante », ancrée dans un esprit résolument contemporain, emblématique de l’agence. L’architecte a néanmoins tenu à ajouter une touche de classicisme antique. C’est le cas, par exemple, des deux bustes de Janus installés dans les niches de part et d’autre de l’escalier principal, référence à la connaissance du passé et du futur : « À l’origine, LCD avait placé ces deux statues dans le jardin de la villa, mais les grandes voûtes romaines en berceau caractérisaient l’écrin parfait pour réinventer l’espace. » Un classicisme que l’on retrouve dans les salles de bains et autres éléments décoratifs tels que des sculptures en bas-reliefs, des colonnes cannelées ou de grandes urnes en marbre.