Du jamais-vu. L’été dernier, des émeutes spectaculaires ont
balayé la Grande-Bretagne après l’assassinat de trois fillettes à
Southport, dans le nord-ouest du pays, par un Britannique d’origine
rwandaise, le 29 juillet 2024.
Des groupes d’hommes issus de la classe ouvrière blanche ont
investi les villes du nord et du centre pour s’attaquer à des
centres d’accueil de migrants, des entreprises associées à la
communauté musulmane et des mosquées – la rumeur désignant le tueur
comme un demandeur d’asile ou un islamiste.
« La vitesse de la dévastation a été
immense », témoigne Chris Howson, prêtre anglican et
aumônier de l’université de Sunderland, grand port industriel du
nord-est de l’Angleterre. « Des locaux se sont mêlés à des
gens venus de tout le pays pour saccager Sunderland, le
2 août 2024. Beaucoup n’avaient que 15 ou 16 ans. Ils
s’enivraient dans les pubs avant de s’attaquer à des coursiers,
assimilés aux migrants, et des mosquées. La police a été dépassée
par leur nombre. J’ai chassé des jeunes qui brisaient les pierres
tombales du cimetière de la cathédrale pour s’en servir comme
projectiles… Finalement, la pluie a commencé à tomber et l’émeute
s’est interrompue », raconte le révérend, qui atteste
d’un « profond impact moral » sur la ville et la
région.
Un an plus tard, le choc de l’été 2024 se fait encore sentir
dans la société britannique. Des manifestations anti-immigration se
poursuivent dans de nombreuses localités, comme à Nuneaton, ville
des Midlands où deux demandeurs d’asile afghans sont
accusés d’avoir violé une fille de 12 ans.
Vieux routier de la politique britannique
« Je