En 2019, Estelle Keraldy, réunionnaise âgée alors de 31 ans, se fait poser un bypass. Cette chirurgie de l’obésité consiste à modifier l’anatomie de l’estomac en réduisant sa taille. Une réussite pour elle puisqu’elle a perdu plusieurs dizaines de kilos.
Victime de tristes concours de circonstances, Estelle Keraldy a dû affronter différentes épreuves et cela a eu des conséquences sur sa santé.
« À l’époque de mon enfance, j’étais mince et quand mes parents se sont séparés il y a eu le divorce et je suis tombée dans la nourriture. Je grignotais, je mangeais. Puis il y a eu le décès de mon père en avril 2017. «
Elle rencontre le père de sa première fille dans un centre d’hébergement d’accueil d’urgence. Après la grossesse, elle pèse alors 100 kilos. Victime de violences, elle le quitte. « Quand je l’ai quitté il est allé avec une autre femme, qui a été victime d’un viol. Il a ensuite été condamné et emprisonné ».
Plus tard, elle rencontre le père de sa deuxième fille. « Enceinte, je pèse alors 115 kilos. C’est parti dans la malbouffe, boissons sucrées. «
Elle prend du poids et atteint les 134 kilos. « Je fais des entrées et sorties à l’hôpital, le médecin traitant m’a dit qu’il faut faire quelque chose. Ma mère était contre mais j’ai pris la décision de faire un bypass. »
Elle est opérée à l’âge de 31 ans au Centre Hospitalier Ouest Réunion (CHOR). À la sortie d’opération, elle pèse alors 131 kg.
Les jours, les semaines passent, la mère de famille arrive à un poids de 70 kilos. Si elle a repris une vingtaine de kilos quelques années après cette opération, elle témoigne de sa situation : « Maintenant je peux mieux bouger, alors qu’avant je ne pouvais pas bouger. J’ai eu de l’aide, des infirmières à domicile. Ça a changé ma vie, je peux faire des activités, ça ne me gêne pas. Je me sens mieux. »
Estelle ne garde pas de séquelles négatives de cette intervention , « au début certains aliments n’entraient pas. Après je peux manger de tout. J’ai fait après le Bypass un régime, et actuellement je suis suivi par le CHU de Bordeaux, et également un appareil pour l’apnée du sommeil ». Elle confie également que lors de sa dernière hospitalisation, elle a réalisé une biopsie qui a révélé une liaison à l’œsophage, « qui peut devenir un cancer. J’ai un traitement pour ça ».
Elle vit maintenant depuis 3 ans en métropole et y a créé une association.
Ce début de vie un peu difficile aura marqué la mère de famille qui tient aujourd’hui à faire passer un message aux personnes en situation d’obésité morbide : « Je leur conseille de faire des activités physiques, de ne pas avoir peur, de prendre du courage car ça va changer leur vie. Mettre en place une bonne alimentation, équilibrée et éviter les sucreries. Il faut qu’ils le fassent pour changer leur vie. «