Les réseaux sociaux ne sont plus réservés à la jeune génération.
En France, Facebook séduit désormais près d’un senior sur deux,
soit environ 2,4 millions d’utilisateurs de plus de 60
ans.
Photos de famille, nouvelles des amis, groupes
d’intérêt… Les raisons de se connecter sont nombreuses. Mais cette
présence accrue sur la toile attire aussi
les escrocs, qui redoublent d’inventivité
pour piéger les
internautes les moins méfiants.

Cette arnaque qui sévit dans toute la France et qui a pour
cible les retraités

Depuis quelques mois, un phénomène inquiétant se propage : celui
des « boomer traps », littéralement, « pièges à
boomers ».
Derrière ce terme se cache une méthode bien
huilée, exploitant à la fois la naïveté et l’émotion pour manipuler
les internautes âgés. Des images qui jouent sur l’émotion Le
procédé est simple : à l’aide d’outils d’intelligence artificielle,
des images ultra-réalistes sont créées en quelques secondes.

Elles représentent des scènes fortes, souvent bouleversantes :
un enfant abandonné sous la pluie, une personne âgée esseulée, un
vétéran décoré dans la misère… Ces clichés sont accompagnés de
textes courts, jouant sur la compassion, l’indignation ou
l’admiration. L’objectif ? Pousser l’internaute à réagir
spontanément : cliquer, commenter ou partager. Le créateur de la
publication ne cherche pas seulement à faire le buzz.

Comment les malfrats parviennent-ils à soutirer de l’argent aux
seniors ?

Chaque interaction publique permet de repérer les profils les
plus sensibles et de préparer la suite de l’arnaque. Une fois
qu’une personne a réagi à ce type de contenu, elle devient une
cible privilégiée. Les escrocs peuvent alors la contacter
directement via des messages privés. Les prétextes varient : une
demande d’aide urgente, une histoire personnelle déchirante,
l’annonce d’un gain à réclamer ou encore la promotion d’une cause
soi-disant caritative.

Derrière ces approches, on retrouve ainsi des réseaux organisés,
parfois implantés à l’étranger, qui exploitent la gentillesse ou la
solitude de leurs victimes. Au fil
des échanges, parfois même par SMS,
la confiance s’installe. La
personne piégée finit par livrer des informations personnelles,
voire par effectuer des virements d’argent. Les méthodes peuvent
être rudimentaires, simple sollicitation amicale, ou
particulièrement sophistiquées, comme les fraudes
sentimentales
où un faux profil entretient une relation
virtuelle sur plusieurs semaines avant de demander un soutien
financier.

Comment se protéger de cette arnaque
?

Pour les seniors, les conséquences vont bien au-delà de la perte
d’argent. Outre les sommes envolées, il y a l’humiliation, la honte
de s’être laissé tromper, et le sentiment de ne plus pouvoir faire
confiance. Les chiffres sont inquiétants : chaque année, environ
800.000 personnes de plus de 75 ans en France
seraient ainsi victimes d’abus de faiblesse en ligne, et une
majorité des cas ne sont même pas signalés. Comment repérer un
« boomer trap » ? Certains indices doivent alors vous alerter : des
messages qui incitent fortement au partage ou à la réaction
(« Partagez si vous êtes d’accord », « Montrez votre soutien »).

Des images à fort impact émotionnel, sans source claire. Des
comptes récents ou peu fournis, souvent avec des noms
génériques.
Les appels à la culpabilité (« Si vous ne
partagez pas, c’est que vous ne vous souciez pas »). Pour
se protéger de cette arnaque
, quelques règles simples suffisent
à réduire considérablement le risque. Vérifier l’origine de la
publication et du compte qui la diffuse.