Un projet aussi ambitieux que surprenant. L’Académie de tauromachie espagnole envisage la création d’un taureau géant de plus de 300 mètres de haut dans la péninsule ibérique. Son but : promouvoir la culture de l’animal… et devenir la première destination touristique mondiale. Sans blague.

C’est quoi ce projet improbable ?

Ce taureau en métal mesurerait plus de 312 mètres, la taille de la tour Eiffel (sans son antenne). L’animal, dont le but serait de concurrencer la dame de Fer et de devenir l’icône de l’Espagne. Rien que ça. Il serait possible aux visiteurs d’accéder à son sommet, dans ses cornes.

Sur la télévision locale Canal 33 Madrid, le président de l’académie, Jorge Alvarez, explique que la structure « serait située dans une ville espagnole avec un flux important de touristes », relève le site Europa Presse. Son but : « Garantir la viabilité économique, promouvoir l’impulsion commerciale et la génération d’emploi dans toute la région. »

Au pied du monument, des installations culturelles, commerciales et de loisirs promouvraient la culture du taureau. La tauromachie est considérée comme patrimoine culturel de l’Espagne selon une loi votée en novembre 2013.

La guerre à la France est déclarée !

L’académie de tauromachie espagnole souhaite aider l’Espagne à devenir la première destination touristique mondiale. Selon les chiffres de l’ONU, le pays se classait en 2023 à la seconde position de ce classement avec 85,17 millions de touristes, derrière la France et ses 100 millions de visiteurs.

Or, l’Italie a son Colisée, les Etats-Unis la Statue de la liberté et la France, la tour Eiffel. Une « icône touristique qui représente la France et plus généralement l’Europe pour les touristes d’autres continents », explique l’association. « Lorsqu’ils choisissent l’Europe comme destination de vacances, Paris est incontournable afin d’immortaliser leur venue sur une photo. »

Malgré son intérêt touristique, l’image de l’Espagne n’est associée à aucun symbole, selon l’association. Qui propose donc le taureau, dans une démarche de lobbying évidente, alors que l’attrait pour la tauromachie perd (aussi) régulièrement en soutien, de l’autre côté des Pyrénées.

Mais où serait implanté ce taureau ?

Aucune ville n’a fait acte de candidature pour accueillir ce projet, qui doit également trouver les partenaires pour le financer. Sans s’avancer sur le montant (qu’on imagine astronomique), l’Académie prend soin de préciser que le projet serait financé par des fonds privés, sans préciser lesquels. Quant au terrain, il serait mis gracieusement à disposition par une collectivité locale.

Notre dossier sur la tauromachie

Selon Jorge Alvarez, la municipalité de Madrid a été approchée. Mais « n’envisage pas de s’y associer pour l’instant. Nous n’en connaissons pas les raisons ». D’autres collectivités ont été sondées. Le choix de l’architecte et l’obtention des autorisations, environnementales notamment, sont encore au point mort. Bref, ce projet fou est loin de voir le jour.