La justice strasbourgeoise a prononcé lundi dernier une mesure de sauvegarde judiciaire pour cette entreprise qui fait travailler approximativement 760 personnes réparties sur plusieurs régions françaises. Cette décision juridique laisse aux potentiels investisseurs jusqu’à la fin du mois de septembre pour présenter leurs propositions de rachat.
Pour bien comprendre la situation, il faut rappeler que cette société avait déjà changé de mains l’année précédente. En effet, le groupe britannique Greybull Capital avait acquis les activités d’Ascometal il y a tout juste un an, avec des promesses d’investissement substantielles. Cependant, les engagements financiers pris lors de cette transaction n’ont pas été respectés, créant un déficit de trésorerie critique qui explique la situation actuelle.
L’angoisse palpable des équipes stéphanoises
Dans l’établissement ligérien, où une cinquantaine de personnes exercent leur activité professionnelle, l’atmosphère est particulièrement tendue. Les représentants du personnel ne masquent pas leur préoccupation face à cette nouvelle épreuve, d’autant plus que l’entreprise avait déjà traversé une crise similaire douze mois auparavant.
Cette répétition des difficultés amplifie naturellement les craintes des salariés quant à la pérennité de leur emploi. L’incertitude règne concernant l’attractivité du site stéphanois aux yeux des éventuels repreneurs, car rien ne garantit qu’un futur propriétaire souhaiterait maintenir l’activité a Saint-Étienne. Cette interrogation légitime nourrit l’inquiétude quotidienne des équipes locales qui voient leur avenir professionnel suspendu aux décisions d’investisseurs encore inconnus.
La course contre la montre pour trouver un repreneur
Le processus de recherche d’acquéreurs avait déjà commencé durant l’été, avec plusieurs candidats qui ont été reçus et auditionnés par les instances compétentes. Néanmoins, ces premières approches n’ont pas encore débouché sur des propositions concrètes et définitives. La complexité réside dans le fait que certains investisseurs potentiels manifestent un intérêt sélectif, ciblant uniquement certaines unités de production plutôt que l’ensemble du groupe.
Le principal défi concerne l’usine de Hagondange en Moselle, qui concentre la majorité des effectifs avec 450 employés. Cette installation constitue le cœur industriel du dispositif, mais elle représente également le plus gros investissement pour un éventuel repreneur. Les autres sites, incluant celui de Saint-Étienne mais également les installations de Custines et Leffrinckoucke, apparaissent comme des éléments secondaires dans les stratégies de reprise envisagées.
La dimension économique de cette crise illustre parfaitement les difficultés structurelles de l’industrie métallurgique française. L’engagement initial de Greybull Capital prévoyait un apport de 90 millions d’euros qui ne s’est jamais concrétisé, laissant l’entreprise dans une situation financière précaire. Parallèlement, les pouvoirs publics ont démontré leur volonté de préserver cette activité industrielle en injectant 75 millions d’euros, avec une tranche supplémentaire de 10 millions attendue dans les prochaines semaines.