Un homme atteint d'Alzheimer qui essaie de récupérer ses capacités cognitives.Avant l’Europe, Leqembi® avait déjà été approuvé aux États-Unis, au Japon, en Corée du Sud, au Royaume-Uni et au Mexique, preuve de sa reconnaissance internationale. © Freepik

Un nouveau traitement porteur d’espoir pour des milliers de patients atteints de la maladie d’Alzheimer va enfin être mis sur le marché. Son nom: le Lecanemab (commercialisé sous le nom de Leqembi). Mais le feu vert européen pour cette innovation ne s’est pas fait sans heurts. Après un premier refus du comité scientifique de l’Agence Européenne du médicament (EMA) en juillet 2024, un avis favorable avait été émis en novembre de la même année. Mais en janvier 2025, la Commission européenne a exigé une nouvelle évaluation. Ce n’est qu’après une série de votes, dont un avis « neutre » en avril, que l’autorisation vient d’être définitivement accordée le 15 avril 2025. A la clé, donc, une avancée majeure pour les patients atteints d’Alzheimer.

Un nouvel espoir pour des milliers de patients Leqembi, un médicament qui pourrait bien changer la vie des malades

Bref, ce 15 avril 2025 pourrait marquer un tournant dans la lutte contre la maladie, le nouveau traitement contre Alzheimer agissant directement sur l’une des causes biologiques de la maladie : les plaques amyloïdes dans le cerveau.

L’autorisation européenne concerne les personnes atteintes de troubles cognitifs légers ou aux tout premiers stades de la maladie d’Alzheimer. Autrement dit, les malades encore autonomes mais dont la mémoire commence à flancher. Et pour eux, l’arrivée du Leqembi pourrait bien tout changer.

Pourquoi ce traitement est-il si attendu ?

Contrairement aux médicaments actuels qui soulagent uniquement les symptômes, le Lecanemab s’attaque directement aux dépôts de protéines amyloïdes qui s’accumulent anormalement dans le cerveau et perturbent la communication entre les neurones. Ces plaques sont l’un des signes caractéristiques de la maladie d’Alzheimer.

Selon les données issues des essais cliniques, le Leqembi a permis de ralentir le déclin cognitif de 27 % en 18 mois chez les patients traités par rapport à ceux sous placebo. Cela signifie un maintien plus long de la mémoire, de l’autonomie, des capacités d’orientation et du lien social​.

Un traitement encadré et réservé à certains profils Qui peut en bénéficier ?

Attention toutefois : le Leqembi ne s’adresse pas à tous les patients. Son usage est strictement encadré.

  • Les personnes porteuses d’une seule copie ou aucune du gène ApoE4 (un facteur génétique de risque),
  • Les malades présentant des dépôts amyloïdes détectés par imagerie cérébrale.

Les personnes porteuses de deux copies du gène ApoE4 (ApoE4/ApoE4) sont exclues du traitement car elles présentent un risque plus élevé d’effets secondaires.

Des effets secondaires sous surveillance

Comme tout traitement innovant, le Lecanemab n’est pas sans risques. Le principal danger identifié : les ARIA (amyloid-related imaging abnormalities), c’est-à-dire des hémorragies ou des œdèmes cérébraux visibles à l’IRM.

Ces effets secondaires sont généralement bénins, mais dans certains cas, ils peuvent s’aggraver. C’est pourquoi une surveillance par imagerie cérébrale est indispensable tout au long du traitement​.

Une disponibilité attendue en France

L’autorisation européenne est une première étape. Pour que le Leqembi soit accessible en France, il faut encore obtenir une autorisation d’accès précoce de la part de la Haute Autorité de Santé (HAS).

Une demande est en cours, soutenue activement par la Fondation Vaincre Alzheimer.

Une avancée, mais pas une solution miracle

Il est important de souligner que le Leqembi ne guérit pas la maladie d’Alzheimer. Cet immunothérapie anti-amyloïde permet juste de ralentir son évolution en ciblant l’une de ses causes. Mais c’est déjà une lueur d’espoir pour de nombreux malades et la recherche continue, car la maladie est multifactorielle et complexe.

Enfin, ce nouveau traitement s’ajoute aux autres pistes explorées : stimulation cognitive, hygiène de vie, dépistage précoce… Et il ouvre surtout la voie à des thérapies plus personnalisées et plus efficaces dans les années à venir.

À SAVOIR

Le traitement baptisé Leqembi® se fait par perfusions intraveineuses toutes les deux semaines. Cela nécessite un suivi médical régulier, souvent en hôpital ou en centre spécialisé. Des versions plus simples à utiliser, comme une injection sous-cutanée, sont à l’étude pour faciliter le quotidien des patients.

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