LE MATCH DES TUBES (27-40) – Les deux chanteurs ont créé des tubes dansants et chauds qui n’ont pas pris une ride. Surtout en temps caniculaire.
Depuis quelques jours, la température monte dans le pays. « Il y a du soleil sur la France. » Une période caniculaire s’ouvre et l’atmosphère devient irrespirable. La chanson aime ces temps estivaux où tout est possible. Si certaines n’ont pas la sensualité de « Boys, boys boys » de Sabrina, elles permettent de passer du bon temps. Pour ce 27e duel, place à « L’Été s’ra chaud » d’Éric Charden face au « Sunlight des tropiques » de Gilbert Montagné.
En 1979, Éric Charden doit se relancer. L’aventure de Stone et Charden s’est terminée et le compositeur s’associe à Didier Barbelivien pour écrire une chanson à la manière « Italo-disco », électro voire rock. Après une intro musicalement grandiloquente, inspirée d’Electric Light Orchestra (« Turn to stone », « The Diary of Horace Wimp »), le titre commence par une question obsessionnelle : « Où vais-je aller ? » « Où vais-je aller ? Qui vais-je aimer hé hé, hé ? Dans quel été, je vais plonger hé hé, hé ? Où vais-je aller ? La rencontrer hé hé, hé ». Le rythme est soutenu et entêtant. Pas autant que le refrain : « L’été s’ra chaud l’été s’ra chaud dans les t-shirts dans les maillots. L’été s’ra chaud l’été s’ra chaud d’la Côte d’Azur à Saint-Malo. » Éric Charden, un compositeur au talent méconnu, envoie un tube de l’été comme on les aime : simple, dansant, obsédant. Près de 500 000 personnes se précipitent sur ce titre aux sonorités variées – le morceau se termine presque comme un slow.
La suite après cette publicité
« La classe, c’est pas fait pour les nuls »
Le même Didier Barbelivien remet le couvert en 1984. Cette fois-ci, il s’agit d’une commande de Gilbert Montagné. Le chanteur, connu pour « The Fool », monument pop incroyable, joue gros avec son album. Il compose une mélodie avec l’Italien Dario Farina. Montagné appelle en pleine nuit Barbelivien. Au téléphone, il lui fredonne la musique. Le parolier joue les impressionnistes géographiques à partir de « Viens danser » lancé par Montagné. « Viens danser, sous les sunlights des tropiques. L’amour se raconte en musique. On a toute la nuit pour s’aimer. En attendant viens danser. J’aime l’océan pacifique, ça m’fait quelque chose de magique. » À noter, une énorme erreur : il situe l’équateur au Brésil et place Manille à côté de Cuba. « La classe, c’est pas fait pour les nuls », tacle gentiment son ami Michel Sardou. Véritable bombe dansante, « Les Sunlights des tropiques » fonctionne toujours autant dans les soirées de mariage ou d’anniversaire. Quelque chose de magique, on vous a dit.
La suite après cette publicité
Alors qui l’emporte dans ce duel au soleil ? La folie géniale d’Éric Charden ou le classique de Montagné ? Choix cornélien, mais il faut rendre hommage aux talents de Charden qui, d’un tube de l’été semblant très classique, recèle d’influences et de zigzags mélodiques. On en redemande. Surtout en pleine canicule. En 2025, « L’Été s’ra chaud ».