Après un week-end marqué par des jets de pierres sur des voitures, habitations et forces de l’ordre, la ville de Gravelines obtient un renfort policier. Patrouilles de nuit, surveillance renforcée et démantèlement de campements sont annoncés par les autorités.

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Suite à une flambée de violences le week-end du 9 et 10 août 2025, la ville de Gravelines a fait appel aux autorités préfectorales.

Des groupes de migrants ont caillassé en pleine nuit des véhicules en stationnement, en circulation, mais aussi des habitations et même les véhicules de pompiers et de police dépêchés sur les lieux. Au moins une personne a été blessée.

Une insécurité croissante à laquelle Gravelines ne peut faire face seule, Vincent Lagoguey, préfet délégué à la défense et à la sécurité, ainsi que Frédéric Loiseau, sous préfet de l’arrondissement de Dunkerque, sont venus témoigner de la solidarité de l’État et annoncer des renforts de police, au micro de France 3 Hauts-de-France.

La ville de Gravelines est-elle débordée par une flambée de violences ces derniers jours ?

Vincent Lagoguey: « Des incidents localisés ont émaillé le mois de juillet. On vient avec des annonces très concrètes qui ont été travaillées depuis plusieurs semaines avec Monsieur le Maire de Gravelines, son adjoint, et le sous-préfet de Dunkerque.

Nous allons renforcer le centre de surveillance urbaine (…), renforcer d’abord dans son amplitude horaire et renforcer dans son organisation. Un officier de plus sera physiquement présent de façon à pouvoir coordonner en temps réel des patrouilles qui vont être également renforcées en nuit profonde au moment où les choses potentiellement se passent.

Nous aurons des gens en permanence pour surveiller les agissements éventuels des groupes et qui vont orienter les patrouilles pour être en temps réel au bon moment. D’abord pour dissuader, c’est notre premier objectif. Mais également pour réprimer si besoin.

Nous allons accompagner ce travail ponctuel avec un travail de fond sur les campements de façon à marquer notre empreinte et faire en sorte de procéder à des démantèlements, de rechercher les auteurs, de rechercher les armes, de rechercher des projectiles le cas échéant. Et de faire en sorte de pouvoir interpeller les personnes qui seraient à l’origine de tels agissements. »

La CRS 8 va-t-elle être déployée ?

Vincent Lagoguey : « On n’est pas du tout dans l’idée d’une CRS 8 parce que ce sont des dispositifs qui sont vraiment très liés aux émeutes urbaines. On n’est pas du tout dans ce volume.

Dans ce type de problématique, on va apporter dans une opération significative. On va d’abord avoir des patrouilles qui vont venir sur le terrain pour sillonner les vecteurs où il y a eu des difficultés. Donc ça, ce sont des renforts du département qui vont venir dans la nuit profonde et ce sera visible pour les habitants comme pour les salariés et les entreprises qui sont concernées.

Et nous allons apporter des unités de force mobile qui vont venir renforcer le dispositif pendant plusieurs semaines. »

Gravelines est-elle devenue un point « chaud » de l’activité migratoire ?

Frédéric Loiseau : « Les problèmes bougent et les problématiques ne sont jamais les mêmes.

C’est vrai que depuis quelque temps, nous avons beaucoup de problèmes sur Gravelines et nous essayons d’adapter notre dispositif aux difficultés du moment.

L’objectif essentiel, c’est de faire en sorte que la population ne subisse pas les effets collatéraux d’un problème qui les dépasse complètement, qui est le phénomène migratoire et la volonté farouche d’un certain nombre de personnes de rejoindre le Royaume-Uni dans des conditions qui sont dans les conditions épouvantables que nous connaissons.

Nous voulons donner une réponse ferme, de nature répressive clairement assumée et judiciaire parce qu’il y a des actes qu’on ne peut pas accepter, que l’on soit français, syrien ou irakien, on n’a pas à jeter des pierres sur des voitures, on n’a pas à blesser des gens, on n’a pas à faire des destructions de biens comme ceux que l’on constate. Et c’est une réponse judiciaire qui doit être donnée dans le cadre d’un dispositif répressif. »

Avec Thomas Millot / France Télévisions