Pour tenter d’apaiser les tensions commerciales avec Washington, la Suisse pourrait passer de nouvelles commandes militaires aux Etats-Unis. Le ministre suisse de la Défense, Martin Pfister, a déclaré dimanche qu’il était « ouvert » à cette option, dans l’espoir d’alléger les droits de douane de 39 % récemment imposés par l’administration américaine – l’un des taux les plus élevés décrétés par Donald Trump depuis le début de sa politique protectionniste.
Ces taxes, entrées en vigueur jeudi, menacent directement des secteurs clés de l’économie helvétique, notamment l’horlogerie, les machines industrielles, mais aussi le chocolat et le fromage. Les entreprises suisses craignent une perte de compétitivité face à des concurrents étrangers bénéficiant de tarifs préférentiels : l’Union européenne et le Japon ont obtenu un taux de 15 %, tandis que le Royaume-Uni a négocié 10 %.
Des achats pour rétablir le dialogue avec les Etats-Unis
Selon Martin Pfister, « les achats militaires sont importants pour les relations avec les Etats-Unis ». Mais le ministre prévient : « Il faut cependant d’abord trouver un chemin de discussion avec les Américains » afin de rétablir un dialogue global. Une mission diplomatique de dernière minute à Washington n’a pas permis d’éviter l’instauration des nouvelles taxes, qualifiées de « scénario catastrophe » par le patronat helvétique.
Notre dossier sur les droits de douane américains
Berne rappelle que les Etats-Unis bénéficient déjà d’un large excédent commercial dans les services et que la majorité des produits industriels américains entrent en Suisse sans droits de douane. Dans ce contexte, le gouvernement helvétique ne remet pas en cause le contrat d’acquisition de 36 avions de combat Lockheed Martin F-35A, signé pour un montant de plus de 6 milliards de francs suisses (6,4 milliards d’euros). « Reste à régler la question du prix fixe », souligne Martin Pfister, alors que Washington souhaite faire assumer à la Suisse des coûts supplémentaires.