Acheminement des valises diplomatiques : l’Algérie rejette catégoriquement les mesures prises par Paris
Un pas qui n’a jamais été franchi par aucun pays, même au cours de la guerre froide où tous les coups étaient permis : la valise diplomatique avait, et a toujours, un statut particulier entrant dans le cadre de la jurisprudence diplomatique et personne n’avait osé, jusqu’à récemment, remettre en cause cet accord la concernant.
Contrairement à toutes ces pratiques ancrées dans les annales diplomatiques, le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères vient de proposer des mesures ‘temporaires’ qui sont, pour le moins qu’on puisse dire, contraire à tous les accords internationaux en la matière : les diplomates algériens seront soumis à des mesures drastiques et discriminatoires pour pénétrer dans les zones aéroportuaires réservées afin de récupérer ou de déposer les valises diplomatiques de leur pays !
Ces mesures, qui ne sont appliquées pour aucune autre représentation diplomatique en France, sauf pour les algériens, constitueraient un précédent grave dans les relations entre les pays et une violation flagrante des accords internationaux et bilatéraux.
En outre, et selon des sources au fait du dossier, ces mesures ne constituent pas seulement une violation des accords mais vont jusqu’à la provocation et touchent la souveraineté de l’Algérie.
Devant cet état de fait, l’Algérie estime que c’est non seulement une violation des accords internationaux de Vienne sur les relations diplomatiques et consulaires dans son article 27 qui stipule que le consulat agréé dans un pays quelconque a le droit d’envoyer l’un de ses représentants pour retirer ou déposer la valise diplomatique de son pays sans aucune restriction,mais aussi des accords bilatéraux, notamment l’accord consulaire algéro-français de 1974.
Contrairement à ce qui est stipulé dans ces accords, Paris a sciemment ignoré les pratiques diplomatiques en cours depuis des décennies, mais envisage de prendre d’autres mesures attentatoires en imposant aux diplomates algériens une présence sécuritaire lors de la réception ou du dépôt de la valise diplomatique, en sus d’un délai d’annonce de 48 h pour être autorisé à se déplacer dans ce cadre. Face à ces mesures discriminatoires, l’Algérie a le droit de penser qu’elles touchent directement à sa souveraineté.
En plus, cette proposition attire l’attention, selon les mêmes sources, par le fait que seule l’ambassade d’Algérie à Paris est citée alors que les consulats répartis à travers le territoire français ont été ignorés, bien qu’ils souffrent de mêmes similaires.
Ainsi, l’Algérie estime qu’il n’y a pas d’autre issue que de rendre aux diplomates algériens les cartes qui leur permettaient de pénétrer dans les zones à entrée réglementée dans les aéroports et déposer ou retirer les valises diplomatiques, ce qui se traduira par l’annulation des mesures similaires prises par l’Algérie à l’encontre des diplomates français.
L’Algérie, jalouse de sa souveraineté et de son indépendance, n’acceptera donc jamais de mesures qui touchent à l’un de ces piliers acquis très chèrement par nos chouhadas et nos moudjahidine, elle n’accepte pas, non plus, que ses diplomates subissent des mesures discriminatoires ou qui touchent à leur dignité.
Tahar Mansour