TELMO PINTO / NurPhoto via AFP
Photo prise le 5 août 2025, devant l’Hôtel de Ville de Paris, où plus de 200 personnes, dont des enfants, passent la nuit faute d’hébergements d’urgence disponibles.
FRANCE – « Cruauté », « inhumanité pure », acte « ignoble ». La justice a été saisie ce lundi 11 août après que deux hommes ont pris pour cible une famille de sans-abri, endormie devant l’Hôtel de ville de Paris, en leur urinant dessus. Un acte condamné par plusieurs responsables politiques.
« Cette nuit, vers une heure du matin, deux hommes d’une vingtaine d’années ont uriné sur une femme sans abri et ses enfants, endormis à même le sol, place de l’Hôtel de Ville à Paris », écrit l’association sur ses réseaux sociaux dimanche 10 août. « L’enfant de six ans a reçu des gouttes d’urine sur le visage, et les couvertures de toute la famille étaient imbibées. La plus petite a 14 mois et leur mère est enceinte. »
Ces faits se sont déroulés alors que près de 300 personnes passent la nuit devant l’Hôtel de Ville depuis le 5 août, faute de place dans les structures d’hébergement d’urgence. Selon Utopia56, qui organise des permanences pour tenter de trouver des solutions de logement temporaire, il s’agit principalement de femmes seules avec enfants et des pères, mais pas d’hommes seuls ni de mineurs isolés.
Un acte à caractère raciste
« Sur les réseaux sociaux, des milliers de messages de haine à caractère raciste, émanant de sphères d’extrême droite, visent directement les personnes présentes sur place. Au vu des témoignages et de la tension ressentie sur le terrain, il apparaît évident qu’il existe un lien entre ce climat et les faits survenus cette nuit », écrit le secteur parisien d’Utopia56 sur ses réseaux sociaux. Auprès du Parisien, le coordinateur Nathan Lequeux confirme que les agresseurs ont pris la fuite lorsqu’un bénévole s’est approché de la scène : « ça montre bien que l’acte a été prémédité et qu’ils savaient parfaitement ce qu’ils faisaient », estime le responsable. L’un des deux hommes a finalement pu être interpellé par la police présente non loin.
Utopia56 a annoncé le dépôt d’une main courante et un prochain signalement au procureur. Lequel a été en parallèle saisi par le sénateur communiste de Paris Ian Brossat au titre 40 du Code de procédure pénal. Contacté par Le Parisien, le parquet a confirmé l’ouverture d’une enquête pour « violence en réunion ».
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« La lèpre raciste contamine tout », s’est ému le sénateur de Paris, tandis que le député REV apparenté LFI Aymeric Caron a lui aussi pointé du doigt « les médias comme CNews, le “JDD” ainsi que le RN et les partis qui le copient (…) responsables de cette montée de haine décomplexée vis-à-vis des étrangers ». « À ce niveau de cruauté, on ne parle plus d’incivilité, mais d’inhumanité pure. Honte à eux. Qu’ils soient identifiés, traînés en justice et traités avec le mépris qu’ils méritent », a aussi condamné l’ex-eurodéputée écologiste Karima Delli sur X.
Selon Utopia56, la préfecture a déclaré en début de semaine dernière ne « rien » pouvoir offrir comme solution de relogement. « L’État doit immédiatement assurer ses responsabilités et proposer une solution digne, cohérente et bienveillance. (…) Si l’État refuse d’agir, la Mairie de Paris a le devoir moral et humain d’apporter une réponse à cette situation », réclame l’association, qui en appelle aussi aux dons de particuliers, notamment pour des produits d’hygiène.