« Je préfère, de loin, et même s’ils sont plus exigeants, les Masters 1 000 sur une semaine. C’est bien mieux pour le tennis, avait déclaré, dès le printemps dernier, Carlos Alcaraz qui a d’ailleurs zappé le Masters 1 000 de Toronto la semaine dernière pour s’offrir des vraies vacances après Wimbledon. Ils disent que nous avons plus de jours de repos, mais lorsqu’on participe à un tournoi, on est loin de la maison et on ne se repose pas mentalement entre les matchs, car on doit continuer à s’entraîner et à se préparer. Si vous jouez les demi-finales ou les finales de chaque épreuve, vous êtes absent beaucoup plus longtemps et vous devez travailler beaucoup plus. »

Cet argument, il est aussi posé par Alexander Zverev : « On vous dit que vous avez un jour de repos entre deux rencontres, que vous n’avez pas à jouer tous les jours. En fin de compte, ce n’est pas du repos. Se reposer, c’est passer du temps chez soi, dormir dans son propre lit, passer du temps avec sa famille, ses enfants, ses chiens. »

En transformant son circuit, l’ATP visait plusieurs objectifs : augmenter l’exposition médiatique avec plus de journées de diffusion, attirer plus de spectateurs sur les sites, ouvrir les Masters 1 000 à plus de joueurs et offrir un plus grand prestige à ces tournois. D’ailleurs, grâce à ce changement, l’ATP prévoit une croissance du prize-money de 35 % sur les cinq événements concernés. Indian Wells et Miami n’étant pas pris en compte car ils se déroulent sur douze jours depuis leur création.

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« C’est excellent pour les joueurs classés entre le top 50 et le top 100. »

« Notre objectif est de faire grandir le tennis en nous focalisant à la fois sur ce qui se passe sur le court et en dehors, avec davantage de matchs, davantage de sessions et davantage de chances de voir à l’œuvre les meilleurs joueurs du monde », expliquait le directeur du Masters 1 000 de Toronto, Karl Hale, avant de voir quatre joueurs du top 10 (Sinner, Alcaraz, Draper et Djokovic) renoncer à son épreuve.

S’il n’est pas un adepte de cette nouvelle formule qui doit ramener plus d’argent dans les caisses des tournois et de l’ATP, Alexander Zverev lui reconnaissait un avantage : « Les Masters 1 000 de deux semaines sont excellents pour les joueurs classés entre 50 et 100 dans le monde, car ils ont maintenant la possibilité d’intégrer le tableau principal, de prendre des points et de l’argent. Mais ce n’est pas le cas pour les joueurs du top 10. C’est aussi simple que cela. »

Jannik Sinner est de retour…

L’Allemand demandant à l’association qui gère le tennis professionnel masculin de plancher sur un problème plus important : « Une saison de onze mois, comme c’est le cas actuellement, ne nous permet pas de récupérer suffisamment. Ce n’est pas assez pour reposer son corps. Ce n’est pas non plus assez de temps pour préparer physiquement son corps à la saison suivante. La préparation physique, ce n’est pas la quantité d’entraînement sur le court, ni la quantité de matchs. Il s’agit en réalité de la quantité de travail que vous faites en dehors du court, dans la salle de sport ou sur la piste d’athlétisme… et que vous ne pouvez pas effectuer pendant la saison. »

Devenu avec le temps qui passe très sélectif par rapport aux tournois où il s’aligne (NdlR : il a déclaré forfait à Toronto et Cincinnati), Novak Djokovic abondait dans le sens de Zverev : « Nous commençons la saison en janvier et terminons presque fin novembre. C’est trop long. Ces dernières années, avec les changements, presque tous les Masters 1 000 ont commencé à durer non pas une, mais deux semaines. Si on y réfléchit bien, nous n’avons plus quatre tournois du Grand Chelem mais une douzaine ! »