Depuis le début de l’été, la ville de Marseille a enfoui des algues de posidonie dans le sable afin de lutter contre l’érosion du littoral. Mais dans la cité phocéenne, cette mesure divise les habitants. Ces algues ne sont plus ramassées dans l’eau et forment des banquettes sur le bord de mer. Ce qui n’a rien d’esthétique pour les Marseillais.

Pour lutter contre l’érosion du littoral, la ville de Marseille tente le tout pour le tout. Pour que la mer cesse de gagner du terrain, des tonnes d’algues de posidonie ont été mélangées au sable, et ces mêmes algues ne sont plus ramassées au bord de l’eau. Or, la mesure n’est pas esthétique du tout, au goût de certains vacanciers qui déplorent une tentative désespérée, quand d’autres estiment que tout doit être essayé pour préserver le bord de mer de l’érosion. Quatre plages marseillaises font figure de laboratoire cet été. 

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« Paraît-il que c’est utile, paraît-il »

Sur la plage du Prophète, ces algues qui collent au jambes et qui s’accrochent sur les serviettes incommodent Michel. « Paraît-il que c’est utile, paraît-il. Mais en fait, ça fait sale, ça pègue, ça sent mauvais. Certains essayent de les enlever mais elles reviennent. Moi je n’y vois que des inconvénients », déplore-t-il.

Ces algues ont été enfouies, mélangées au sable au début de l’été, et ne sont plus ramassées dans l’eau dorénavant. Résultat, des « banquettes » se forment sur le bord de mer, montre Hervé Menchon, l’adjoint au littoral à la mairie. « Ici, on se retrouve devant un tas d’herbes mortes. Ça s’élève, ça forme des petites falaises, ça fait amortisseur contre la houle. La plage gagne du terrain sur la mer alors que partout dans le monde, l’érosion côtière crée des dégâts, fait disparaître le littoral et fait même tomber les maisons quelquefois », explique-t-il.

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Le test durera trois ans et les habitués, comme César, espèrent des résultats. « Faut voir si ça marche, mais c’est vrai que la plage du Prophète, en 10 ans, elle a énormément perdu et avant, elle allait quasiment jusqu’au bout des rochers. Il y avait bien 5 à peut-être presque 10 mètres. On se dit souvent qu’on ne viendra sûrement pas sur cette plage quand on sera vieux. Enfin, on ne pense pas », juge-t-il. En théorie, 1m3 d’algues pourrait retenir jusqu’à 100 kg de sable.