La planète rugby est en ébullition. Une poignée de stars mondiales s’apprêtent à plonger dans la nouvelle ligue privée R360, mais l’Angleterre et l’Afrique du Sud n’ont pas traîné pour mettre la pression : tous ceux qui franchiront le pas seront bannis des Springboks ou du XV de la Rose – Coupe du monde 2027 comprise. Ambiance électrique et bras de fer en coulisses.
L’essentiel
- 160 joueurs dans le viseur de R360, dont des Springboks et des internationaux anglais, prêts à signer pour des salaires à sept chiffres.
- Les fédés anglaise et sud-africaine ont sorti la sulfateuse : pas de sélection pour ceux qui cèdent aux sirènes de la « rebel league ».
- Gros flou sur les vrais signataires : les fédés nient la fuite de cadres, beaucoup de pré-contrats mais rien de vraiment officiel côté sélectionnés.
- Risque de séisme pour le rugby mondial : ce dossier divise, fait peur aux instances, et rappelle les grandes guerres du cricket.
R360, le projet qui fait tourner la tête aux internationaux
Derrière ce sigle un peu mystérieux, un concept de ligue mondiale privée, façon LIV Golf, pilotée par Mike Tindall (champion du monde avec l’Angleterre), Stuart Hooper et de gros investisseurs. L’idée : douze franchises dans les plus grandes villes du monde, trois mois de compétition, huit matchs par saison, salaires « NBA style » (jusqu’à 1 million de dollars) et des stars à la pelle. Déjà, plus de 160 joueurs – selon le Telegraph – auraient signé des pré-contrats, dont une dizaine d’Anglais, quatre Springboks, des Australiens, des Argentins, et même quelques pointures du rugby à XIII.
L’objectif est clair : offrir aux joueurs un deal inédit, plus court, plus lucratif, sans les contraintes du calendrier international habituel. Des villes comme Tokyo, Le Cap, Miami ou Londres sont pressenties pour accueillir les franchises. Le projet, encore confidentiel dans ses détails, fait l’effet d’un pavé dans la mare.
Les fédérations contre-attaquent
Face à cette vague d’enthousiasme, la Rugby Football Union et SA Rugby ont vite serré la vis. Leur message est limpide : pas question de voir leurs internationaux partir faire la fête en ligue privée sans conséquences. Un joueur qui signe chez R360, c’est rideau pour la sélection nationale, et bye-bye la Coupe du monde 2027 en Australie. Pour les stars en fin de carrière ou les recalés du groupe, l’offre peut sembler tentante… Pour les cadres, c’est un vrai choix de carrière.
Pour l’instant, côté sud-africain, la fédé assure ne pas avoir vu de contrat officiel atterrir sur son bureau : « Aucun de nos Boks actuels n’a signé », jure-t-on, tout en restant sur le qui-vive. Même posture côté anglais : on met la pression, on surveille les agents, et on compte sur la loyauté (ou le patriotisme) des principaux concernés.
Un air de déjà-vu, mais avec beaucoup plus d’argent
Les anciens se souviennent du séisme du cricket dans les années 90 avec les « circuits rebelles » : beaucoup de bruit, des promesses de gros chèques… mais peu de joueurs qui avaient vraiment franchi le pas. Cette fois, la donne est différente : l’argent circule, les investisseurs sont prêts, les contrats s’annoncent records. Mais la question qui revient partout : le projet tiendra-t-il plus de deux saisons ? Peut-il vraiment siphonner les meilleurs alors que les fédés verrouillent la sélection ?
Certains y voient déjà une révolution inévitable, d’autres un feu de paille. Beaucoup de joueurs attendent sans doute la dernière minute pour choisir, entre prestige du maillot national et aventure lucrative.
Un feuilleton qui va durer
La vraie bataille ne fait que commencer. Les syndicats de joueurs suivent l’affaire de près : si R360 tient ses promesses, les rapports de force pourraient vite basculer. L’Irlande et la France restent pour l’instant prudentes, en retrait du bras de fer. Pour World Rugby, ce scénario est le cauchemar absolu : une ligue privée qui siphonne les stars et qui explose le calendrier international.
Derrière ce big bang, une certitude : le rugby pro version 2025 est entré dans une nouvelle ère. Et l’épisode R360, largement relayé par Wales Online, SA Rugby Magazine et Ruck, n’a pas fini de secouer la planète ovale.
Les prochains mois s’annoncent bouillants.
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO