Opinion
Éditorial –
Ukraine, la déroute européenne
Le sommet en Alaska sur les pourparlers de paix exclut les Européens et démontre une fois de plus leur faiblesse.
Éditorial Publié aujourd’hui à 15h35
Outre les sanctions contre la Russie, Donald Trump et Vladimir Poutine vont dépecer l’Ukraine à leur convenance.
keystone-sda.ch
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La nouvelle séquence qui se trame en Alaska autour des pourparlers de paix en Ukraine montre une fois de plus l’invisibilité de l’Europe sur ce dossier. Disons-le brutalement: outre les sanctions contre la Russie, Donald Trump et Vladimir Poutine vont dépecer l’Ukraine à leur convenance.
Volodymyr Zelensky a monnayé le soutien américain à coups de contrats sur l’exploitation des terres rares de son pays. Pari perdu, puisqu’il n’est pas invité aux négociations. Trump a promis de l’appeler après la rencontre, avant une réunion à trois. En d’autres termes, laisse-nous négocier, on te tiendra au courant.
Mais les vrais humiliés dans cette affaire sont une fois de plus les Européens. Leur fébrilité à organiser mercredi une réunion virtuelle avec Trump et Zelensky atteste de leur non-préparation. Depuis l’invasion russe, l’Europe a toujours armé l’Ukraine en vue d’une victoire. Elle n’a jamais eu dans ses mains un plan de paix alternatif. Elle se borne aujourd’hui à clamer l’illégalité de l’opération de partage de la Russie d’un territoire qui ne lui appartient pas.
C’est en raison de l’Ukraine que Bruxelles a avalé la pilule amère des droits de douane américains, pour empêcher un désengagement militaire brutal de Washington. Mais paradoxalement elle a fortifié Trump dans son idée qu’il n’avait pas besoin des Européens – qui plus est, rarement d’accord entre eux – pour régler le conflit.
Donald Trump cédera sans doute à l’essentiel des demandes russes en échange d’un cessez-le-feu. Il s’affichera comme celui qui a fait la paix en Ukraine. Sans l’Europe.
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Se connecterVirginie Lenk est journaliste à la rubrique internationale depuis 2019, spécialiste de l’environnement. Elle a travaillé auparavant à la RTS. Elle est depuis 2025 rédactrice en chef adjointe de 24Heures.Plus d’infos
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