Par
Rédaction Vitré
Publié le
12 août 2025 à 17h45
Professeure des écoles depuis sept ans, Marine Gilbert a enseigné principalement en classe de CM1-CM 2, notamment à l’école Sainte-Croix, de Châteaugiron (Ille-et-Vilaine), dont elle est originaire. « Mais après plusieurs années à enseigner, j’ai ressenti le besoin de faire une pause, raconte-t-elle. Ce besoin s’est accentué après un drame personnel : mon papa a mis fin à ses jours en septembre 2023, peu après mon retour d’un mois et demi passé à Bali durant mes vacances scolaires. Ce choc m’a profondément marquée et a renforcé mon envie de partir, de m’éloigner, de souffler ».
Un aller simple pour Sydney
C’est à Bali qu’elle a découvert le principe du PVT (Permis vacances travail), très courant en Australie. Elle a rencontré de nombreuses personnes qui avaient osé tenter l’aventure.
« J’ai longtemps pensé que c’était impossible pour moi, mais cet événement m’a poussée à franchir le pas. J’ai donc demandé une année de disponibilité, qui a été acceptée. En décembre 2023, j’ai pris un aller simple pour Sydney, avec comme seule certitude : celle de vouloir vivre une autre expérience ».
Marine Gilbert cherchait un pays anglophone, avec une mentalité ouverte et un climat agréable, et souhaitait améliorer son anglais, dans un pays où elle pouvait obtenir un visa de travail. L’Australie cochait toutes les cases.
« À mon arrivée à Sydney, je ne connaissais personne. J’ai logé en auberge de jeunesse, j’ai rencontré beaucoup de monde. Je pensais travailler comme serveuse. Je suis devenue fille au pair : une solution très répandue en Australie. »
Livreuse Uber Eats
Marine Gilbert est passée par des groupes Facebook, où elle a posté une annonce avec des photos et son CV. Plusieurs familles l’ont contactée, et après quelques entretiens, elle a été recrutée par une famille avec trois garçons à Sydney.
« Je m’occupais des enfants matin et soir : je les préparais, les accompagnais à l’école, puis je les récupérais en fin d’après-midi. Entre-temps, je travaillais comme serveuse. C’était un rythme bien chargé, mais extrêmement enrichissant. »
Les débuts ont été très difficiles : « Je comprenais très mal l’anglais. Mais j’ai progressé rapidement. Aujourd’hui, je suis loin d’être bilingue, mais je peux tenir une conversation, travailler, et voyager sans difficulté ».
Voyager sans être riche
Après quatre mois à Sydney, Marine Gilbert a voyagé un mois en Thaïlande puis un mois aux Philippines. Elle est rentrée en France trois semaines pour les fêtes, puis est repartie, à Perth, à l’ouest du pays, pour faire ses « 88 jours » en ferme. Une obligation si l’on veut renouveler son visa pour une seconde année.
Marine Gilbert a eu un coup de cœur pour Sydney. ©Photo transmise
« Avec mon compagnon, rencontré en Australie, on a travaillé un mois dans un abattoir puis deux mois et demi dans une ferme de grenades. J’ai ensuite été de nouveau fille au pair pendant un mois dans une autre famille, avec deux enfants et des animaux. »
L’importance de se montrer débrouillard
Marine Gilbert s’est aussi essayée dans le pet-sitting (garde d’animaux en échange d’un logement gratuit), et même comme livreuse Uber Eats.
« Ces petits boulots m’ont permis de vivre cette année sans toucher à mes économies. Contrairement à ce qu’on croit, il est tout à fait possible de voyager longtemps sans être riche, tant qu’on est débrouillard. Ce voyage m’a transformée. J’ai appris à me débrouiller seule, à sortir de ma zone de confort, à vivre pleinement le moment présent. »
Elle rentrera en France avec une vision des choses changée.
« Cette immersion m’a aussi donné envie d’enseigner autrement. De ralentir le rythme, d’alléger la pression mise par les programmes à tenir. À mon retour, j’aimerais trouver des façons innovantes de transmettre l’anglais, de donner envie aux élèves d’aimer cette langue. »
La jeune femme a choisi de prolonger sa disponibilité d’une année supplémentaire, et ne reprendra qu’en septembre 2026, si elle décide de revenir.
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Un mode de vie sain
Son coup de cœur ? C’est Bondi Beach, à deux pas du centre de Sydney, une plage immense, fréquentée par les surfeurs, avec une ambiance décontractée, sportive, solaire.
« J’y ai vécu deux semaines dans une colocation avec des Italiens, à quelques minutes à pied de la mer. L’Australie, c’est un mode de vie très sain : les gens se lèvent tôt, font du sport dès l’aube, se couchent tôt, les bars ferment souvent à 1 h… Tout est plus calme, plus aligné. Il y a une vraie culture de l’équilibre et du bien-être. »
Kookaburras, cacatoès, kangourous…
La faune l’a aussi beaucoup marquée : les kookaburras, les cacatoès en liberté dans les arbres, les kangourous sauvages, les pélicans sur les plages, les petits marsupiaux qu’on appelle les quokkas. Une vraie carte postale, au quotidien.
« Et puis bien sûr, il y a Sydney : voir l’Opéra et le Harbour Bridge en vrai, c’est magnifique, presque irréel. Je n’ai pas eu le temps de visiter tout le pays. Mais ce que je retiens, c’est la mentalité des Australiens. Une bienveillance, un côté good vibes only, sans prise de tête. »
Marine Gilbert repart le 29 août pour le Vietnam, pour vivre une expérience humanitaire.
Elle va donner des cours d’anglais dans un petit village, en immersion totale. Elle ne sait pas ce qu’elle fera ensuite.
Adaptation au rythme local
« C’est justement ce que je trouve beau dans ce type de voyages. C’est la différence avec les vacances. On vit dans le pays, on s’adapte au rythme local. On peut faire des pauses, prendre le temps. C’est beaucoup plus apaisant et enrichissant. »
Marine a-t-elle un conseil pour ceux qui hésitent à partir ? « Foncez ! Et même, partez seul, si vous le pouvez. C’est en étant loin, sans repères, qu’on apprend le plus sur soi. C’est incroyablement formateur. Il ne faut pas attendre le « bon moment, ni penser qu’il faut forcément beaucoup d’argent. »
Et surtout, garder en tête que, « s’il y a un problème, il y a toujours une solution ».
Instagram : @marine_explore_
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