Le conducteur d’une camionnette a été mis en examen pour tentative de meurtre après une course-poursuite survenue samedi soir à Rezé. Un véhicule de police a notamment été écrasé.

Un refus d’obtempérer d’une violence inouïe s’est déroulé près de Nantes samedi soir. «On est passé près du drame. On a failli avoir des collègues tués», confie une source proche du dossier. Les photos de voitures cabossées et hors service publiées sur X par la police nationale de Loire-Atlantique témoignent de la brutalité de cette course-poursuite. Tout comme l’incarcération provisoire du chauffeur mis en cause.

Mardi, le procureur de la république de Nantes, Antoine Leroy, a salué la réactivité des fonctionnaires «qui ont fait l’objet d’actes de violence d’une particulière gravité, par véhicule interposé, et dont les conséquences humaines auraient pu être irrémédiables s’ils n’avaient eu les réflexes de protection appropriés à la situation». Dans un communiqué, il est également revenu sur le déroulé de la scène.


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Camionnette Renault Master

Tout a commencé vers 23h samedi 9 août. Après des coups de feu survenus à Nantes, quartier Pirmil, les policiers se sont précipités à Rezé, quartier du Château, dans l’espoir d’intercepter deux hommes circulant sur un deux-roues, potentiellement impliqués dans les tirs. Mais à leur arrivée, un «groupe d’une quinzaine d’individus» les a empêchés d’intervenir, raconte le magistrat. Des voitures de police ont alors été prises en étau par deux véhicules, dont une camionnette Renault Master particulièrement virulente.

Son chauffeur a percuté une première voiture de police. Poursuivi par une deuxième, le conducteur s’est arrêté brusquement, a reculé et est «monté en marche arrière sur le parechoc et a écrasé le véhicule de police, pour, finalement, essayer de percuter un policier à pied qui n’avait que le temps de sauter dans son véhicule de service». Le fuyard a pu finalement être stoppé grâce à une herse.

Il a écrasé le véhicule de police, pour, finalement, essayer de percuter un policier à pied

Antoine Leroy, procureur de la république de Nantes

À son arrivée au commissariat, le suspect, Nantais de 36 ans, ne s’est pas arrêté là : il a invectivé l’un des policiers présents sur les lieux de l’incident. En garde à vue, il a reconnu les faits mais a nié «avoir voulu volontairement attenter à la vie des fonctionnaires de police». Le parquet les a tout de même qualifiés de tentative de meurtre, en raison des tentatives répétées de l’auteur de percuter et pousser contre un mur trois véhicules de police.

En outre, d’autres infractions ont été retenues, à savoir la dégradation de biens publics, un refus d’obtempérer exposant autrui à un risque de mort ou d’infirmité permanente et la conduite d’un véhicule sous l’empire d’alcool et de produits stupéfiants. De la résine de cannabis et de la cocaïne ont été retrouvées sur le mis en cause déjà condamné par le passé. En l’envoyant en détention provisoire criminelle, le juge a suivi la réquisition du parquet. Désormais, l’enquête se poursuit «sous l’autorité du magistrat instructeur et sur commission rogatoire».