La baignade dans la Seine est une attraction touristique de plus en plus populaire dans la capitale française et un incontournable pour les Parisiens. Des milliers de personnes ont pris d’assaut le fleuve depuis l’ouverture de trois zones publiques le mois dernier, une première depuis plus d’un siècle.
La fréquentation des zones de baignade devrait augmenter avec l’arrivée d’une vague de chaleur dans la région mardi. Paris a été placée en «haute vigilance» par Météo France, avec des températures attendues jusqu’à 38 degrés Celsius.
Sur le site de Grenelle, à l’ouest de Paris, les visiteurs peuvent se baigner avec une vue unique sur la tour Eiffel.
La qualité de l’eau est contrôlée quotidiennement pour se conformer à la réglementation européenne.
La baignade dans la Seine était interdite depuis 1923, à quelques exceptions près, en raison de la pollution et des risques liés à la navigation fluviale. L’ouverture de ces nouvelles zones de baignade est possible grâce à un programme de nettoyage de 1,6 milliard $ US qui a permis d’accueillir les compétitions olympiques l’année dernière.
«Nager en regardant la tour Eiffel, dans une eau pure, naturelle et propre, c’est extraordinaire», s’exclame Constanze Martens, une touriste mexicaine.
Lundi, la température de l’eau de la Seine était de 22 degrés Celsius.
«C’est même plus chaud que la mer, ce qui est assez surprenant. C’est très agréable», confie Élisabeth Lorin, une résidente de Montreuil, dans la banlieue est de Paris.
Jusqu’à la fin août, les baignades sont ouvertes gratuitement à des horaires fixes à toute personne de 10 ans ou 14 ans et plus, selon l’endroit.
Chaque nageur doit être équipé d’une bouée jaune attachée à la taille pour des raisons de sécurité.
Le site accueille entre 800 et 1200 visiteurs par jour, avec une limite de 200 visiteurs simultanés, indique Yann Forêt, directeur du site de Grenelle.
Pierre Rabadan, adjoint au maire de Paris, a déclaré la semaine dernière que plus de 40 000 personnes s’étaient baignées sur les sites depuis leur ouverture le 5 juillet, malgré près de deux semaines de fermeture, principalement due aux pluies, qui augmentent la pollution des eaux en amont.
«Actuellement, la qualité de l’eau est excellente et nous bénéficions de conditions optimales avec un temps chaud», a affirmé M. Rabadan à l’Associated Press lundi. Il a précisé que la décision quotidienne d’ouverture des sites dépend des conditions météorologiques et de plusieurs facteurs, dont le débit de l’eau et le niveau de pollution.
Des sauveteurs surveillent les sites, utilisant parfois leurs sifflets pour rappeler aux nageurs de ne pas sauter ou de ne pas quitter le périmètre. Aucun incident majeur n’a été signalé jusqu’à maintenant.
Marina Gicquel, sauveteuse à Grenelle, explique que la principale différence avec une piscine réside dans le courant et l’eau trouble. «On ne voit que les têtes des gens qui dépassent. C’est pourquoi les bouées sont utiles. C’est aussi assez profond, de trois à cinq mètres de profondeur, donc personne ne trouve d’appui.»
Certains visiteurs, comme l’Australienne Thurkka Jeyakumar, étaient sceptiques quant à la baignade dans la Seine, invoquant la couleur trouble du fleuve et des problèmes de bactéries.
Des niveaux dangereux d’E. coli ou d’autres bactéries apparaissent lors de pluies prolongées, ce qui surcharge les canalisations, entraînant le déversement d’eaux usées non traitées dans le fleuve au lieu d’une station d’épuration. L’année dernière, certaines compétitions olympiques ont d’ailleurs été reportées pour cette raison.
Finalement, Mme Jeyakumar a tenté l’expérience après avoir perdu un pari.
«Je dois admettre que c’était bien plus beau et plus propre que je ne l’aurais cru. Le pari a donc été gagnant!»
Sylvie Corbet, The Associated Press