Il y a quelques mois, les responsables de Radio D4B tiraient la sonnette d’alarme. De récurrents problèmes de financement mettaient clairement en danger la radio associative melloise créée au tout début des années 1980. Une cagnotte a permis d’éviter le pire. La radio n’est pas pour autant totalement sauvée. Sa présidente Marilyne Rimbault et sa trésorière Muriel Jolly expliquent la situation.

Il faut absolument qu’on change notre modèle économique. Ça veut dire un peu de publicité et de nouveaux partenariats

Marilyne Rimbault et Muriel Jolly

D4B a été en grand danger. Où en est la situation ?

Marilyne Rimbault et Muriel Jolly : « Ça va mieux car nous avons eu des donateurs et chacun a fait des efforts. Notre budget est équilibré mais la situation reste très fragile. Le problème, c’est que nous n’avons pas de trésorerie. Il faut donc absolument qu’on change notre modèle économique. Ça veut dire un peu de publicité et de nouveaux partenariats, pour aller vers plus d’autonomie. Pour sortir de la fragilité, il faudrait récupérer 50.000 €. »

Aujourd’hui, quels sont les financements ?

« Il n’y a plus de subventions en dehors de celles de l’État. Nous touchons 38.000 € du ministère de la Culture, c’est une subvention de fonctionnement. Il y a chaque année l’aide sélective qui s’obtient en montant un dossier montrant nos actions et nos partenariats. Elle s’élevait ces dernières années autour de 11.000 €. Nous avons aussi perçu, à titre exceptionnel, 9.500 € en tant que radio de zone rurale. Pour le reste, nous signons des conventions ou prestations de services, avec les collectivités locales, Ville de Melle, communautés de communes Mellois en Poitou et Haut Val de Sèvre, communauté d’agglomération de Niort et Département. Ils ont un temps d’antenne pour diffuser leurs informations. Chaque année, les Amis de D4B nous versent une subvention de 9.000 €. Ça n’a pas été possible au moment du Covid. »

On espère surtout qu’aucune collectivité ne va nous lâcher

Marilyne Rimbault et Muriel Jolly

L’ouverture à la publicité serait une solution ?

« Si on veut rester dans la catégorie des radios associatives, la publicité ne peut pas dépasser 20 % de notre chiffre d’affaires. Nous en sommes loin, mais si on fait plus de 20 %, on perd le fonds de soutien, ça n’est donc ni pertinent, ni économiquement intéressant. Il y a bien un terreau d’entreprises sur notre territoire mais on ne sent pas une grande demande, contrairement à notre consœur Radio Gâtine, qui n’est pas dans la même philosophie. On pense aussi au mécénat, même si ça n’est pas pérenne, et aux appels à projets. Il faut avoir une veille dans ce secteur. On sait que les conventions avec les collectivités locales, on ne pourra pas aller beaucoup plus loin. On espère surtout qu’aucune ne va nous lâcher. »

Radio D4B, 90.4 dans le Mellois, 101.4 dans le Niortais. Contact : 05.49.29.08.18.